Véronique MAGRI-MOURGUES
courriel : magri@unice.frSecrétaire de l’Association des Publications de la Faculté des Lettres, Arts et Sciences humaines de Nice, réalisation du catalogue des Publications, Nice, 1999, http://www.unice.fr/BU/lettres/seldoc.html Responsable niçoise de la Convention bilatérale entre
l'Université de Stockholm et l'Université de Nice (UPRES-A
Bases, Corpus et Langage, 6039) signée par les deux parties en mars
1998.
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Ouvrages :
1. Le Discours sur l'Autre à travers quatre récits de voyage en Orient, Paris, Champion, Genève, Slatkine, 1995, 426 p. (Travaux de Linguistique Quantitative, no 55).retour2. Éditeur scientifique avec S. Chipon et S. Moussa de Miroirs de textes, récits de voyage et intertextualité, Publications de l’Association des Publications de la Faculté des Lettres de Nice, 1998.
3. Étude sur Flaubert, Madame Bovary, Paris, Ellipses, coll. Résonances, 1999.
Communications et articles articles (à partir de 1997) :
1. " Écrire le désert " : Communication présentée au Colloque international de narratologie, Création spatiale et narration littéraire, Séville, 6-7-8 mars 1997.
Article publié in Cahiers de narratologie, no 8, 1997, Création de l’espace et narration littéraire, Publications de la faculté des Lettres, Arts et Sciences Humaines de Nice, p. 249-259.2. " Les voies du "je" dans Aurélia " : Communication présentée le 5 décembre 1997, Université de Nice-Sophia Antipolis.
Article publié in Aspects du lyrisme du XVIe au XIXe siècle, Ronsard, Rousseau, Nerval, Publications de la faculté des Lettres, Arts et Sciences humaines de Nice, no 42, 1998, p.199-212.3. " L'Autre et le Même" dans Aurélia de Gérard de Nerval ". Des Mots et des Chiffres, Hommage à Étienne Brunet, textes réunis par Sylvie Mellet et Marcel Vuillaume, Paris, Champion, 1998.
4. " La voix narrative dans Sylvie de Gérard de Nerval ", Communication présentée le 10 mars 1998, dans le cadre du cycle de conférences sur la voix narrative organisé par le Centre de Narratologie Appliquée, Université de Nice-Sophia Antipolis.
Article publié in Cahiers de narratologie n° 9, Espace et voix narrative, Publications de la faculté des Lettres, Arts et Sciences humaines de Nice, n°58, 1999, p. 245-273.5. " Les détours fictionnels du récit de voyage ", Third Conference of the Association for the Study of Travel in Egypt and the Near East (A.S.T.E.N.E.), Conference on Travellers to Egypt and the Near East, Newnham college, Cambridge, 15-18 juillet 1999.
À paraître.6. " Du récit de voyage à la nouvelle. L’exemple de Maupassant : Au Soleil, Marroca, Mohammed-Fripouille, Un Soir, Allouma ". Communication présentée au colloque Roman et récit de voyage. Écriture de fiction, écriture du voyage, organisé par le Centre d’Études du Roman et du Romanesque, Université de Picardie Jules Verne, Amiens, 3-5 décembre 1999.
À paraître.7. " Corinne et le voyage ", Journée sur Corinne de Madame de Staël, Nice, 26 janvier 2000. A paraître.
Colloques :
1. Co-organisatrice du colloque, Miroirs de textes, Récits de voyages et intertextualité 11e colloque du C.R.L.V. (Paris IV?Paris Sorbonne). Colloque pluridisciplinaire et international qui s'est tenu au Centre Universitaire Méditerranéen (Nice), les 5-6-7 septembre 1997.
2. Co-organisatrice du colloque Poésie et voyage, 12e colloque du C.R.L.V. Paris IV?Paris Sorbonne), 12-13-14 mars 1999 à la Fondation d’Art du Château de La Napoule à Mandelieu.
3. Co-organisatrice du colloque L’Aventure maritime : Pirates, corsaires
et flibustiers, 13e colloque du C.R.L.V., 25-28 mai 2000 à la Fondation
d’Art du Château de La Napoule à Mandelieu.
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SYNTHÈSE DE L’OUVRAGE,
Le Discours sur l'Autre
à travers quatre récits de voyage en Orient,
Paris, Champion, 1995
Utilisant les méthodes de la linguistique quantitative, cette étude
se développe selon deux directions complémentaires. Elle
tente, d'une part, de caractériser le " récit de voyage "
en tant que groupement générique, c'est-à-dire de
dégager les constantes susceptibles de définir un genre littéraire,
tel qu'il est représenté dans la base actuelle de Frantext.
Elle particularise d'autre part l'analyse de l'écriture à
quatre œuvres particu-lières extraites de ce corpus : Alphonse de
Lamar-tine, Souvenirs, Impressions, Pensées et paysages pendant
un voyage en Orient ou Notes d'un voyageur, 1835, Oeuvres Complètes
T. VI, T. VII, Paris, 1861 ; Maxime Du Camp, Le Nil, Égypte et Nubie,
1854, Paris, Hachette, 1877, Eugène Fromentin, Un Été
dans le Sahara, 1857, Paris, E. Plon, 1877 et Voyage en Égypte,
1869, éd. J.M. Carré, Paris.
L'enjeu de l'étude repose sur une analyse différentielle
d'une œuvre particulière par rapport au corpus d'étude, du
corpus d'étude par rapport au récit de voyage ou du corpus
d'étude par rapport à la littérature du XIX-XXe siècle,
enfin du récit de voyage par rapport à Frantext.
Après une mise au point diachronique sur la notion d'"Orient",
sur les relations Orient/Occident, et une présentation des trois
écrivains et de leurs voyages, j’analyse la problématique
du discours sur l'Autre en envisageant les trois questions essentielles,
du contenu, des procédés et de la finalité du discours.
— Quelques images d'Orient se précisent au travers du vocabulaire
spécifique, de quelques séquences des-criptives typiques,
de l'acte descriptif même, dont les particularités sont explicitées.
— Mais donner à voir l'altérité suppose la maîtrise
préalable de cette altérité. L'étude met alors
en évi-dence la dynamique de ce type de discours qui prétend
ramener l'Autre au Même. Les procédés de la tra-duction,
de la nomination, de l'anamnèse dévoilent un désir
latent et paradoxal d'identité qui sous-tend le discours sur l'altérité.
— L'étude tente enfin d'expliquer les enjeux pragmatiques particuliers
du récit de voyage adressé à un tiers.
Le discours sur l'Autre se place à la croisée de tendances
contradictoires : il s'affirme comme discours modalisé d'un individu
particulier en prétendant à l'universalité. L'étude
des marques personnelles qui s'appuie sur les données quantitatives
met en évidence le glissement de la première personne du
singulier à un " nous " collectif et accueillant ou au pronom "on"
ouvert à toutes les identifications rêvées. Le voyageur
se pose en détenteur de la parole souveraine et du savoir. Son discours
est à la fois le récit d'une découverte et une leçon
de choses magistrale. C'est là l'occasion de poser la question des
sources et de l'intertextualité.
Dans ce type de discours, le statut du lecteur est original : il se
trouve promu non seulement co-énonciateur mais aussi co-spectateur.
Le triptyque énonciatif traditionnel, l'énonciateur, l'Autre,
l'allocutaire, est fondé sur une " structure en ricochet " : la
question d'une restitution rêvée parfaite se mue en celle
d'une reconstitution idéale de l'image vue et de l'acte de voir.
Le voyage écrit veut être la duplication du voyage réel.
Mais tout repose sur les jeux trompeurs de l'illusion, illusion du dialogue
en direct, illusion de la transparence des mots. Le discours sur l'Autre
n'aurait-il à proposer que les mirages du trompe l'œil et des simulacres
?