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de Troisville , qui ne voulait qu' une maison fort simple à Alençon ; car il devait aller plus tard à Paris quand la princesse Sherbellof serait décédée : il comptait attendre paisiblement cet héritage en s' occupant à reconstituer sa terre . Ceci semblait positif . Les Incrédules ne se laissèrent pas accabler . Ils prétendirent que , marié ou non , du Bousquier faisait une excellente affaire ; sa maison ne lui était revenue qu' à vingt - sept mille francs .
Les Croyants furent battus par cette péremptoire observation des Incrédules .
Choisnel , le notaire de Mlle Cormon , n' avait pas encore entendu parler du premier mot relativement au contrat , dirent encore les Incrédules . Les Croyants , fermes dans leur foi , remportèrent , le vingtième jour , une victoire signalée sur les Incrédules .
M . Lepressoir , notaire des Libéraux , vint chez Mlle Cormon où le contrat fut signé . Ce fut le premier des nombreux sacrifices que devait faire Mlle Cormon à son mari .
Du Bousquier portait une haine profonde à Choisnel , il lui attribuait le premier refus qu' il avait essuyé de Mlle Armande , et le refus de Mlle Armande avait , selon lui , dicté celui de Mlle Cormon .
Le vieil athlète du Directoire fit si bien auprès de la noble fille , qui croyait avoir mal jugé la belle âme du fournisseur , qu' elle voulut expier ses torts : elle sacrifia son notaire à l' amour ! néanmoins , elle lui communiqua le contrat , et Choisnel , qui était un homme digne de Plutarque , défendit par écrit les intérêts de Mlle Cormon .
Cette circonstance seule faisait traîner le mariage en longueur .
Mlle Cormon reçut plusieurs lettres anonymes . Elle apprit , à son grand étonnement , que Suzanne était une fille aussi vierge qu' elle pouvait l' être elle - même , et que le séducteur au faux toupet ne devait jamais se trouver pour quelque chose en de pareilles aventures .
Mlle Cormon dédaigna les lettres anonymes mais elle écrivit à Suzanne , dans le but d' éclairer la religion de la Société de Maternité .
Suzanne , qui sans doute avait appris le futur mariage de du Bousquier , avoua sa ruse , envoya mille francs à l' Association et desservit fortement le vieux fournisseur .
Mlle Cormon convoqua la Société de Maternité , qui tint une séance extraordinaire , où l' on prit un arrêté portant que le bureau ne secourrait plus les malheurs à échoir , mais uniquement ceux échus . Nonobstant ces menées qui défrayaient la ville de cancans distillés avec friandise , les bans se publiaient aux églises et à la mairie .

LA VIEILLE FILLE (IV, provinc)
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