----- Revenir à l'écran précédent par la commande BACK -----

- C' est le voisinage de la Russie " , fit du Bousquier .
Le chevalier le regarda d' un air qui voulait dire : " Bien joué . "
Mlle Cormon apparut si radieuse , si triomphante qu' on la trouva belle . Cet éclat extraordinaire n' était pas dû seulement au sentiment ; toute la masse de son sang tempêtait en elle - même depuis le matin , et ses nerfs étaient agités par le pressentiment d' une grande crise : il fallait toutes ces circonstances pour lui avoir permis de se ressembler si peu à elle - même .
Avec quel bonheur ne fit - elle pas les solennelles présentations du vicomte au chevalier , du chevalier au vicomte , de tout Alençon à M .
de Troisville , de M . de Troisville à ceux d' Alençon ! Par un hasard assez explicable , le vicomte et le chevalier , ces deux natures aristocratiques , se mirent à l' instant même à l' unisson , elles se reconnurent ; et tous deux ils se regardèrent comme deux hommes de la même sphère .
Ils se mirent à causer , debout devant la cheminée .
Un cercle se forma devant eux et leur conversation , quoique faite sotto voce , fut écoutée dans un religieux silence . Pour bien saisir l' effet de cette scène , il faut se figurer Mlle Cormon occupée à cuisiner le café de son prétendu prétendu , le dos tourné à la cheminée .
M . DE VALOIS .
Monsieur le vicomte vient , dit - on , s' établir ici ?
M . DE TROISVILLE
Oui , monsieur , je viens y chercher une maison ... ( Mlle Cormon se retourne , la tasse à la main . ) Et il me la faut grande , pour loger ... ( Mlle Cormon tend la tasse ) ma famille . ( Les yeux de la vieille fille se troublent . )
M . DE VALOIS
Vous êtes marié ?
M . DE TROISVILLE
Depuis seize ans , avec la fille de la princesse Scherbelloff .

LA VIEILLE FILLE (IV, provinc)
Page: 903