----- Revenir à l'écran précédent par la commande BACK -----

Voici , reprit - elle en ôtant de son doigt la moitié de l' alliance de sa mère , la seule chose à laquelle ils ajouteront foi , je leur ai donné l' autre moitié . Le garde de Coupvrai , le père d' un de leurs soldats , les cache cette nuit dans une baraque abandonnée par des charbonniers , au milieu des bois . Ils sont huit en tout . MM . d' Hauteserre et quatre hommes sont avec mes cousins .
- Mademoiselle , on ne courra pas après les soldats , ne nous occupons que de MM . de Simeuse , et laissons les autres se sauver comme il leur plaira . N' est - ce pas assez que de leur crier : Casse - cou ?
- Abandonner les d' Hauteserre ? jamais ! dit - elle . Ils doivent périr ou se sauver tous ensemble !
- De petits gentilshommes ? reprit Michu .
- Ils ne sont que chevaliers , répondit - elle , je le sais ; mais ils se sont alliés aux Cinq - Cygne et aux Simeuse . Ramenez donc mes cousins et les d' Hauteserre , en tenant conseil avec eux sur les meilleurs moyens de gagner cette forêt .
- Les gendarmes y sont ! les entendez - vous ? ils se consultent .
- Enfin vous avez eu déjà deux fois du bonheur ce soir , allez ! et ramenez - les , cachez - les dans cette cave , ils y seront à l' abri de toute recherche ! Je ne puis vous être bonne à rien , dit - elle avec rage , je serais un phare qui éclairerait l' ennemi .
La police n' imaginera jamais que mes parents puissent revenir dans la forêt , en me voyant tranquille . Ainsi , toute la question consiste à trouver cinq bons chevaux pour venir , en six heures , de Lagny dans notre forêt , cinq chevaux à laisser morts dans un fourre .
- Et de l' argent ? répondit Michu qui réfléchissait profondément en écoutant la jeune comtesse .
- J' ai donné cent louis cette nuit à mes cousins .
- Je réponds d' eux , s' écria Michu . Une fois cachés , vous devrez vous priver de les voir , ma femme ou mon petit leur porteront à manger deux fois la semaine . Mais , comme je ne réponds pas de moi , sachez , en cas de malheur , Mademoiselle , que la maîtresse - poutre du grenier de mon pavillon a été percée avec une tarière .
Dans le trou qui est bouché par une grosse cheville , se trouve le plan d' un coin de la forêt .

TENEBREUSE AFFAIRE (VIII, politiq)
Page: 568