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De son côté , Peyrade rendit d' immenses services à Corentin . En 1816 , Corentin , à propos de la découverte de la conspiration où devait tremper le bonapartiste Gaudissart , essaya de faire réintégrer Peyrade à la Police générale du Royaume ; mais une influence inconnue écarta Peyrade . Voici pourquoi . Dans leur désir de se rendre nécessaires , Peyrade , Corentin et Contenson , à l' instigation du duc d' Otrante , avaient organisé , pour le compte de Louis XVIII , une contre - police dans laquelle les agents de première force furent employés .
Louis XVIII mourut , instruit de secrets qui resteront des secrets pour les historiens les mieux informés .
La lutte de la Police générale du Royaume et de la Contre - Police du Roi engendra d' horribles affaires dont le secret a été gardé par quelques échafauds .
Ce n' est ici ni le lieu ni l' occasion d' entrer dans des détails à ce sujet , car les Scènes de la vie parisienne ne sont pas les Scènes de la vie politique ; il suffit de faire apercevoir quels étaient les moyens d' existence de celui qu' on appelait le bonhomme Canquoëlle au café David , par quels fils il se rattachait au pouvoir terrible et mystérieux de la Police .
De 1817 à 1822 , Corentin , Contenson , Peyrade et leurs agents eurent pour mission d' espionner souvent le ministre lui - même .
Ceci peut expliquer pourquoi le ministère refusa d' employer Peyrade et Contenson , sur qui Corentin , à leur insu , fit tomber les soupçons des ministres , afin d' utiliser son ami , quand sa réintégration lui parut impossible .
Les ministres eurent alors confiance en Corentin , ils le chargèrent de surveiller Peyrade , ce qui fit sourire Louis XVIII .
Corentin et Peyrade restaient alors entièrement les maîtres du terrain . Contenson , pendant longtemps attaché à Peyrade , le servait encore . Il s' était mis au service de gardes du commerce par les ordres de Corentin et de Peyrade .
En effet , par suite de cette espèce de fureur qu' inspire une profession exercée avec amour , ces deux généraux aimaient à placer leurs plus habiles soldats dans tous les endroits où les renseignements pouvaient abonder .
D' ailleurs , les vices de Contenson , ses habitudes dépravées , qui l' avaient fait tomber plus bas que ses deux amis , exigeaient tant d' argent , qu' il lui fallait beaucoup de besogne .
Contenson , sans commettre aucune indiscrétion , avait dit à Louchard qu' il connaissait le seul homme capable de satisfaire le baron de Nucingen .

SPLEND É COURTISANES (VI, paris)
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