----- Revenir à l'écran précédent par la commande BACK -----

La moindre fleur est une pensée , une vie qui correspond à quelques linéaments du Grand = Tout , duquel ils ont une constante intuition . Pour eux , l' ADULTèRE et les débauches dont parlent les Écritures et les prophètes , souvent estropiés par de soi = disant écrivains , signifient l' état des âmes qui dans ce monde persistent à s' infecter d' affections terrestres , et continuent ainsi leur divorce avec le ciel .
Les nuées signifient les voiles dont s' enveloppe Dieu .
Les flambeaux , les pains de proposition , les chevaux et les cavaliers , les prostituées , les pierreries , tout , dans l' ÉCRITURE , a pour eux un sens exquis , et révèle l' avenir des faits terrestres dans leurs rapports avec le ciel .
Tous peuvent pénétrer la vérité des ÉNONCÉS de saint Jean , que la science humaine démontre et prouve matériellement plus tard , tels que celui - ci , " gros , dit Swedenborg , de plusieurs sciences humaines " : Je vis un nouveau ciel et une nouvelle terre , car le premier ciel et la première terre étaient passés ( Apocalypse , XXI , 1 ) .
Ils connaissent les festins où l' on mange la chair des rois , des forts , des chevaux et des cavaliers , des hommes libres et des esclaves , et auxquels convie un Ange debout dans le soleil ( Apocal . , XIX , 11 à 18 ) .
Ils voient la femme ailée , revêtue du soleil , et l' homme toujours armé ( Apocal . ) .
Le cheval de l' Apocalypse est , dit Swedenborg , l' image visible de l' intelligence humaine montée par la mort , car elle porte en elle son principe de destruction .
Enfin , ils reconnaissent les peuples cachés sous des formes qui semblent fantastiques aux ignorants . Quand un homme est disposé à recevoir l' insufflation prophétique des Correspondances , elle réveille en lui l' esprit de la Parole ; il comprend alors que les créations ne sont que des transformations ; elle vivifie son intelligence et lui donne pour les vérités une soif ardente qui ne peut s' étancher que dans le ciel .
Il conçoit , suivant le plus ou le moins de perfection de son intérieur , la puissance des Esprits Angéliques , et marche , conduit par le Désir , l' état le moins imparfait de l' homme non régénéré , vers l' Espérance qui lui ouvre le monde des Esprits , puis il arrive à la Prière qui lui donne la clef des Cieux .
Quelle créature ne désirerait se rendre digne d' entrer dans la sphère des intelligences qui vivent secrètement par l' Amour ou par la Sagesse ? Ici = bas , pendant leur vie , ces Esprits restent purs ; ils ne voient , ne pensent et ne parlent point comme les autres hommes .

SERAPHITA (XI, philo)
Page: 780