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- Gilet , voler des rentes à quelqu' un ? ... Tenez , ne dites pas cela , monsieur Ganivet , ailleurs qu' ici , s' écria Potel , ou nous vous ferions avaler votre langue , et sans sauce ! "
Dans toutes les maisons bourgeoises on fit des voeux pour le digne colonel Bridau .
Le lendemain , vers quatre heures , les officiers de l' ancienne armée qui se trouvaient à Issoudun ou dans les environs se promenaient sur la place du Marché , devant un restaurateur nommé Lacroix , en attendant Philippe Bridau .
Le banquet qui devait avoir lieu pour fêter le couronnement était indiqué pour cinq heures , heure militaire . On causait de l' affaire de Maxence et de son renvoi de chez le père Rouget dans tous les groupes , car les simples soldats avaient imaginé d' avoir une réunion chez un marchand de vin sur la place .
Parmi les officiers , Potel et Renard furent les seuls qui essayèrent de défendre leur ami .
" Est - ce que nous devons nous mêler de ce qui se passe entre deux héritiers ? disait Renard .
- Max est faible avec les femmes , faisait observer le cynique Potel .
- Il y aura des sabres dégainés sous peu , dit un ancien sous - lieutenant qui cultivait un marais dans le Haut - Baltan . Si M . Maxence Gilet a commis la sottise de venir demeurer chez le bonhomme Rouget , il serait un lâche de s' en laisser chasser comme un valet sans demander raison .
- Certes , répondit sèchement Mignonnet . Une sottise qui ne réussit pas devient un crime . "
Max , qui vint rejoindre les vieux soldats de Napoléon , fut alors accueilli par un silence assez significatif . Potel , Renard prirent leur ami chacun par un bras , et allèrent à quelques pas causer avec lui .
En ce moment , on vit venir de loin Philippe en grande tenue , il traînait sa canne d' un air imperturbable qui contrastait avec la profonde attention que Max était forcé d' accorder aux discours de ses deux derniers amis .

LA RABOUILLEUSE (IV, provinc)
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