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Tenez , si mon oncle et Maxence sortent ensemble dans le berlingot , ils vont à Vatan ; Maxence lui a promis de le réconcilier avec Flore qui fugit ad salices ! car cette manoeuvre est du général Virgile . Si cela se joue ainsi , je ne sais pas ce que je ferai ; mais j' aurai la nuit à moi , car mon oncle ne signera pas de procuration à dix heures du soir , les notaires sont couchés .
Si , comme les piaffements du second cheval me l' annoncent , Max va donner à Flore des instructions en précédant mon oncle , ce qui paraît nécessaire et vraisemblable , le drôle est perdu ! Vous allez voir comment nous prenons une revanche au jeu de la succession , nous autres vieux soldats ... Et , comme pour ce dernier coup de la partie il me faut un second , je retourne chez Mignonnet afin de m' y entendre avec mon ami Carpentier .
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Après avoir serré la main à M . Hochon , Philippe descendit la Petite - Narette pour aller chez le commandant Mignonnet . Dix minutes après , M . Hochon vit partir Maxence au grand trot , et sa curiosité de vieillard fut alors si puissamment excitée , qu' il resta debout à la fenêtre de sa salle , attendant le bruit de la vieille demi - fortune qui ne se fit pas attendre .
L' impatience de Jean - Jacques lui fit suivre Maxence à vingt minutes de distance .
Kouski , sans doute sur l' ordre de son vrai maître , allait au pas , au moins dans la ville .
" S' ils s' en vont à Paris , tout est perdu " , se dit M . Hochon .
En ce moment , un petit gars du faubourg de Rome arriva chez M . Hochon , il apportait une lettre pour Baruch . Les deux petits - fils du vieillard , penauds depuis le matin , s' étaient consignés d' eux - mêmes chez leur grand - père .
En réfléchissant à leur avenir , ils avaient reconnu combien ils devaient ménager leurs grands - parents . Baruch ne pouvait guère ignorer l' influence qu' exerçait son grand - père Hochon sur son grand - père et sa grand - mère Borniche ; M .
Hochon ne manquerait pas de faire avantager Adolphine de tous les capitaux des Borniche , si sa conduite les autorisait à reporter leurs espérances dans le grand mariage dont on l' avait menacé le matin même .
Plus riche que François , Baruch avait beaucoup à perdre ; il fut donc pour une soumission absolue , en n' y mettant pas d' autres conditions que le payement des dettes contractées avec Max .
Quant à François , son avenir était entre les mains de son grand - père , il n' espérait de fortune que de lui , puisque , d' après le compte de tutelle , il devenait son débiteur .

LA RABOUILLEUSE (IV, provinc)
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