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- Vous avez , dit Mme Hochon à son mari , de singulières idées sur le clergé .
- Oh ! s' écria le vieillard , vous voilà , vous autres dévotes !
- Dieu ne bénirait pas une entreprise qui reposerait sur un sacrilège , dit Mme Bridau . Faire servir la religion à de pareils ... Oh ! mais nous serions plus criminelles que Flore . "
Cette conversation avait eu lieu pendant le déjeuner , et François , aussi bien que Baruch , écoutaient de toutes leurs oreilles .
" Sacrilège ! s' écria le vieil Hochon . Mais si quelque bon abbé , spirituel comme j' en ai connu quelques - uns , savait en quel embarras vous êtes , il ne verrait point de sacrilège à faire revenir à Dieu l' âme égarée de votre frère , à lui inspirer un vrai repentir de ses fautes , à lui taire renvoyer la femme qui cause le scandale , tout en lui assurant un sort ; à lui démontrer qu' il aurait la conscience en repos en donnant quelques mille livres de rente pour le petit séminaire de l' archevêque , et laissant sa fortune à ses héritiers naturels ... "
L' obéissance passive que le vieil avare avait obtenue dans sa maison de la part de ses enfants et transmise à ses petits - enfants soumis d' ailleurs à sa tutelle et auxquels il amassait une belle fortune , en faisant , disait - il , pour eux comme il faisait pour lui , ne permit pas à Baruch et à François la moindre marque d' étonnement ni de désapprobation ; mais ils échangèrent un regard significatif en se disant ainsi combien ils trouvaient cette idée nuisible et fatale aux intérêts de Max .
" Le fait est , madame , dit Baruch , que si vous voulez avoir la succession de votre frère , voilà le seul et vrai moyen ; il faut rester à Issoudun tout le temps nécessaire pour l' employer ...
- Ma mère , dit Joseph , vous feriez bien d' écrire à Desroches sur tout ceci . Quant à moi , je ne prétends rien de plus de mon oncle que ce qu' il a bien voulu me donner ... "

LA RABOUILLEUSE (IV, provinc)
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