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- Eh bien , nous pourrons en avoir cents , lui dit - elle à l' oreille .
- Oh ! il s' agit de tuer quelqu' un ; mais je veux vivre ...
- Eh non , Vaudoyer nous les donne , si tu fais prendre ta mère à un arbre .
- J' aime mieux tuer un homme que de vendre ma mère . Toi , tu as ta grand - mère , la Tonsard , pourquoi ne la livres - tu pas ? ...
- Si ça se faisait , mon père empêcherait les farces !
- C' est vrai : c' est égal ; ma mère n' ira pas en prison ; pauvre vieille ! elle me cuit mon pain , elle me trouve des hardes , et cela pour moi ... Aller en prison ; je n' aurais point de coeur ! Et de peur qu' on ne la vende , je vas lui dire ce soir de ne pas cercler les arbres ...
- Hé bien , mon père fera ce qu' il voudra , je lui dirai qu' il y a cinq cents francs à gagner , et il demandera à ma grand - mère si elle le veut . C' est qu' on ne mettra jamais une femme de soixante - dix ans en prison ! D' ailleurs , elle y sera mieux que dans son grenier ...
- Cinq cents francs ! ... J' en parlerai à ma mère , dit Bonnébault , au fait , si ça l' arrange de me les donner , je lui en laisserai quelque chose pour vivre en prison ; elle filera , elle s' amusera , elle n' aura pas plus de soucis qu' à Couches . Acteurs , à demain . "
LES PAYSANS (IX, campagn)
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