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père , il achèterait un mauvais terrain , et s' y bâtirait une chaumière .
C' était attendrissant .
La comtesse promit de consacrer , à ce mariage , la somme nécessaire à satisfaire quelque fantaisie .
Le mariage heureux de Michaud , celui de Groison étaient faits pour l' encourager .
Puis cette noce , ce mariage encourageraient les gens du pays à se bien conduire .
Le mariage de Catherine Tonsard et de Godain fut arrangé .
Une autre fois , une vieille horrible femme , la mère de Bonnébault , qui demeurait dans une masure , entre la porte de Couches et le village rapportait une charge de fils .
" Madame la comtesse a fait des merveilles , disait Sibilet ; cette femme - là vous causait bien du dégât dans vos bois ; mais aujourd' hui comment irait - elle ? Elle file du matin au soir . " Le pays était calme ; Groison faisait des rapports satisfaisants , les délits semblaient vouloir cesser . Les gardes se plaignaient cependant de trouver beaucoup de branches coupées à la serpette au fond des taillis , dans l' intention évidente de se préparer du bois pour l' hiver , et ils guettaient les auteurs de ces délits sans avoir pu les prendre . Le comte , aidé par Groison , n' avait donné les certificats d' indigence qu' aux trente ou quarante pauvres réels de la commune ;
mais les maires des communes environnantes avaient été moins difficiles . Plus le comte s' était montré clément dans l' affaire de Couches , plus il avait résolu d' être sévère à l' occasion du glanage qui était dégénéré en volerie . Il ne s' occupait point de ses trois fermes affermées ; il ne s' agissait que de ses métairies à moitié , qui étaient assez nombreuses ; il en avait six , de chacune deux cents arpents . Il avait publié que , sous peine de procès - verbal et des amendes que prononcerait le tribunal de paix , il était défendu d' entrer dans les champs avant l' enlèvement des gerbes , son ordonnance ne concernait que lui dans sa commune . Rigou connaissait le pays ; il avait loué ses terres labourables par portions à des gens qui savaient enlever leurs récoltes , et par petits baux , il se faisait payer en grain . Le glanage ne l' atteignait point . Les autres propriétaires étaient paysans , et entre eux ils ne se mangeaient point . Le comte avait ordonné à Sibilet de s' arranger avec ses métayers pour couper sur les terres de chaque ferme , l' une après l' autre en faisant repasser tous les moissonneurs à chacun de ses fermiers , au lieu de les
LES PAYSANS (IX, campagn)
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