----- Revenir à l'écran précédent par la commande BACK -----

happer la monnaie publique . Expliquons d' abord le bonheur continu qu' il trouvait à dormir sous son toit ?
Blangy , c' est - à - dire les soixante maisons décrites par Blondet dans sa lettre à Nathan , est posé sur une bosse de terrain , à gauche de la Thune .
Comme toutes les maisons y sont accompagnées de jardins , ce village est d' un aspect charmant .
Quelques maisons sont assises le long du cours d' eau .
Au sommet de cette vaste motte de terre , se trouve l' église jadis flanquée de son presbytère , et dont le cimetière enveloppe , comme dans beaucoup de villages , le chevet de l' église .
Le sacrilège Rigou n' avait pas manqué d' acheter ce presbytère jadis construit par la bonne catholique Mlle Choin sur un terrain acheté par elle exprès .
Un jardin en terrasse , d' où la vue plongeait sur les terres de Blangy , de Soulanges et de Cerneux situées entre les deux parcs seigneuriaux , séparait cet ancien presbytère de l' église .
Du côté opposé , s' étendait une prairie , acquise par le dernier curé , peu de temps avant sa mort , et entourée de murs par le défiant Rigou .
Le maire ayant refusé de rendre le presbytère à sa primitive destination , la commune fut obligée d' acheter une maison de paysan située auprès de l' église ; il fallut dépenser cinq mille francs pour l' agrandir , la restaurer et y joindre un jardinet dont le mur était mitoyen avec la sacristie , en sorte que la communication fut établie comme autrefois entre la maison curiale et l' église . Ces deux maisons , bâties sur l' alignement de l' église à laquelle elles paraissaient tenir par leurs jardins , avaient vue sur un espace de terrain planté d' arbres qui formait d' autant mieux la place de Blangy , qu' en face de la nouvelle cure , le comte fit construire une maison commune destinée à recevoir la mairie , le logement du garde champêtre , et cette école de frères de la Doctrine Chrétienne si vainement sollicitée par l' abbé Brossette . Ainsi , non seulement les maisons de l' ancien bénédictin et du jeune prêtre adhéraient à l' église , aussi bien divisés que réunis par elle , mais encore ils se surveillaient l' un l' autre , et le village entier espionnait l' abbé Brossette . La grande rue , qui commençait à la Thune , montait tortueusement jusqu' à l' église . Des vignobles et des jardins de paysans , un petit bois couronnaient la butte de Blangy .
La maison de Rigou , la plus belle du village , était bâtie en gros cailloux particuliers à la
LES PAYSANS (IX, campagn)
Page: 238