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Le préfet , le comte Martial de la Roche - Hugon , était l' ami du général depuis 1804 .
Ce fut un mot dit à Montcornet par ce conseiller d' État , dans une conversation à Paris , qui détermina l' acquisition des Aigues .
Le comte Martial , préfet sous Napoléon , resté préfet sous les Bourbons , flattait l' évêque pour se maintenir en place .
Or , déjà Monseigneur avait plusieurs fois demandé le changement de Rigou .
Martial , à qui l' état de la commune était bien connu , fut enchanté de la demande du général qui , dans l' espace d' un mois , eut sa nomination .
Par un hasard assez naturel , le général rencontra , pendant son séjour à la préfecture où son ami le logeait , un sous - officier de l' ex - garde impériale à qui l' on chicanait sa pension de retraite . Déjà , dans une circonstance , le général avait protégé ce brave cavalier nommé Groison , qui s' en souvenait et qui lui conta ses douleurs , il se trouvait sans ressources . Montcornet promit à Groison de lui obtenir la pension due , et lui proposa la place de garde champêtre à Blangy comme un moyen de s' acquitter en se dévouant à ses intérêts . L' installation du nouveau maire et du nouveau garde champêtre eut lieu simultanément , et le général donna , comme on le pense , de solides instructions à son soldat .
Vaudoyer , le garde champêtre destitué , paysan de Ronquerolles , n' était , comme la plupart des gardes champêtres , propre qu' à se promener , niaiser , se faire choyer par les pauvres qui ne demandent pas mieux que de corrompre cette autorité subalterne , la sentinelle avancée de la Propriété . Il connaissait le brigadier de Soulanges , car les brigadiers de gendarmerie , remplissant des fonctions quasi judiciaires dans l' instruction des procès criminels , ont des rapports avec les gardes champêtres , leurs espions naturels ; Soudry l' envoya donc à Gaubertin qui reçut très bien Vaudoyer son ancienne connaissance , et lui fit verser à boire , tout en écoutant le récit de ses malheurs .
" Mon cher ami , lui dit le maire de La - Ville - aux - Fayes qui savait parler à chacun son langage , ce qui t' arrive nous attend tous . Les nobles sont revenus , les gens titrés par l' Empereur font cause commune avec eux ; ils veulent tous écraser le peuple , rétablir les anciens droits , nous ôter nos biens ; mais nous sommes Bourguignons , il faut nous défendre , il faut renvoyer les arminacs à Paris . Retourne à Blangy , tu seras garde - vente pour le
LES PAYSANS (IX, campagn)
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