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- Allez - y , je vous rejoindrai dès les premiers beaux jours " , répondit la comtesse qui fut assez contente de rester seule à Paris .
Le général qui connaissait la plaie assassine par laquelle la fleur de ses revenus était dévorée , partit donc seul avec l' intention de prendre des mesures vigoureuses .
Mais le général comptait , comme on va le voir , sans son Gaubertin .
CHAPITRE VIII LES GRANDES RÉVOLUTIONS D' UNE PETITE VALLÉE " Eh bien , maître Sibilet , disait le général à son régisseur le lendemain de son arrivée en lui donnant un surnom familier qui prouvait combien il appréciait les connaissances de l' ancien clerc , nous sommes donc , selon le mot ministériel , dans des circonstances graves ?
- Oui , monsieur le comte " , répondit Sibilet qui suivit le général .
L' heureux propriétaire des Aigues se promenait devant la Régie , le long d' un espace où Mme Sibilet cultivait des fleurs , et au bout duquel commençait la vaste prairie arrosée par le magnifique canal que Blondet a décrit . De là , l' on apercevait dans le lointain le château des Aigues , de même que des Aigues on voyait le pavillon de la Régie , pose de profil .
" Mais , reprit le général , où sont les difficultés ? Je soutiendrai le procès avec les Gravelot , plaie d' argent n' est pas mortelle , et j' afficherai si bien le bail de ma forêt , que , par l' effet de la concurrence , j' en trouverai la véritable valeur ...
- Les affaires ne vont pas ainsi , monsieur le comte , reprit Sibilet . Si vous n' avez pas de preneurs , que ferez - vous ?
- J' abattrai mes coupes moi - même , et je vendrai mon bois ...
- Vous serez marchand de bois ? dit Sibilet qui vit faire un mouvement d' épaules au général , je le veux bien . Ne nous occupons pas de vos affaires ici . Voyons Paris ?
LES PAYSANS (IX, campagn)
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