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dans une des trois branches de la famille de Troisville , celle du vicomte , au service de Russie depuis 1789 , revenu d' émigration en 1815 .
Le vicomte , pauvre comme un cadet , avait épousé une princesse Sherbellof , riche d' environ un million ; mais il s' était appauvri par deux fils et trois filles .
Sa famille , ancienne et puissante , comptait un pair de France , le marquis de Troisville chef du nom et des armes ; deux députés ayant tous nombreuse lignée et occupés pour leur compte au budget , au ministère , à la cour , comme des poissons autour d' une croûte .
Aussi , dès que Montcornet fut présenté par la maréchale , une des duchesses napoléoniennes les plus dévouées aux Bourbons , fut - il accueilli favorablement .
Montcornet demanda , pour prix de sa fortune et d' une tendresse aveugle pour sa femme , d' être employé dans la Garde royale , d' être nommé marquis et pair de France ; mais les trois branches de la famille Troisville lui promirent seulement leur appui .
" Vous savez ce que cela signifie , dit la maréchale à son ancien ami qui se plaignit du vague de cette promesse .
On ne peut pas disposer du Roi , nous ne pouvons que le faire vouloir ... " Montcornet institua Virginie de Troisville son héritière au contrat .
Complètement subjugué par sa femme comme la lettre de Blondet l' explique , il attendait encore un commencement de postérité , mais il avait été reçu par Louis XVIII qui lui donna le cordon de Saint - Louis , lui permit d' écarteler son ridicule écusson avec les armes des Troisville , en lui promettant le titre de marquis quand il aurait su mériter la pairie par son dévouement .
Quelques jours après cette audience , le duc de Berry fut assassiné , le pavillon Marsan l' emporta , le ministère Villèle prit le pouvoir , tous les fils tendus par les Troisville furent cassés , il fallut les rattacher à de nouveaux piquets ministériels .
" Attendons " , dirent les Troisville à Montcornet qui fut d' ailleurs abreuvé de politesses dans le faubourg Saint - Germain .
Ceci peut expliquer comment le général ne revint aux Aigues qu' en mai 1820 .
Le bonheur , ineffable pour le fils d' un marchand du faubourg Saint - Antoine , de posséder une femme jeune , élégante , spirituelle , douce , une Troisville enfin qui lui
LES PAYSANS (IX, campagn)
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