----- Revenir à l'écran précédent par la commande BACK -----

explique déjà la réticence que contenait le dernier mot dit au perron par Charles à Blondet .
CHAPITRE IV AUTRE IDYLLE " Ah ! nom de nom ! papa , dit Tonsard en voyant entrer son beau - père et le soupçonnant d' être à jeun , vous avez la gueule hâtive ce matin .
Nous n' avons rien à vous donner ... Et ste corde ? ste corde que nous devions faire ? C' est étonnant comme vous en fabriquez la veille , et comme vous vous en trouvez peu de fait le lendemain .
Il y a longtemps que vous auriez dû tortiller celle qui mettra fin à votre existence , car vous nous devenez beaucoup trop cher ... " La plaisanterie du paysan et de l' ouvrier est très attique , elle consiste à dire toute la pensée en la grossissant par une expression grotesque .
On n' agit pas autrement dans les salons .
La finesse de l' esprit y remplace le pittoresque de la grossièreté , voilà toute la différence .
" Y a pas de beau - père ! dit le vieillard , parle - moi en pratique , je veux une bouteille du meilleur . " Ce disant , Fourchon frappa d' une pièce de cent sous qui dans sa main brillait comme un soleil la méchante table à laquelle il s' était assis et que son tapis de graisse rendait aussi curieuse à voir que ses brûlures noires , ses marques vineuses et ses entailles . Au son de l' argent , Marie Tonsard , taillée comme une corvette pour la course , jeta sur son grand - père un regard fauve qui jaillit de ses yeux bleus comme une étincelle . La Tonsard sortit de sa chambre , attirée par la musique du métal .
" Tu brutalises toujours mon pauvre père , dit - elle à Tonsard , il gagne pourtant bien de l' argent depuis un an , Dieu veuille que ce soit honnêtement . Voyons ça ? ... dit - elle en sautant sur la pièce et l' arrachant des mains de Fourchon .
- Va , Marie , dit gravement Tonsard , au - dessus de la planche , y a encore du vin bouché . "
LES PAYSANS (IX, campagn)
Page: 94