----- Revenir à l'écran précédent par la commande BACK -----

le plus court à travers les labyrinthes du parc pour gagner la porte de Couches . Cette porte exige quelques mots pleins d' ailleurs de détails historiques sur la propriété .
Le fondateur des Aigues fut un cadet de la maison de Soulanges enrichi par un mariage , qui voulut narguer son aîné . Ce sentiment nous a valu les féeries de l' Isola - Bella sur le lac Majeur .
Au Moyen Age , le château des Aigues était situé sur l' Avonne .
De ce castel , la porte seule subsistait , composée d' un porche semblable à celui des villes fortifiées , et flanqué de deux tourelles à poivrières .
Au - dessus de la voûte du porche s' élevaient de puissantes assises ornées de végétations et percées de trois larges croisées à croisillons .
Un escalier en colimaçon ménagé dans une des tourelles menait à deux chambres , et la cuisine occupait la seconde tourelle .
Le toit du porche , à forme aiguë comme toute vieille charpente , se distinguait par deux girouettes perchées aux deux bouts d' une cime ornée de ces serrureries bizarres que les savants nomment une acrotère .
Beaucoup de localités n' ont pas d' hôtel de ville si magnifique .
Au - dehors , le claveau du cintre offrait encore l' écusson des Soulanges , conservé par la dureté de la pierre de choix où le ciseau du tailleur d' images l' avait gravé : d' azur à trois bourdons en pal d' argent , à la fasce brochante de gueules , chargée de cinq croisettes d' or au pied aiguisé , et il portait la déchiqueture héraldique imposée aux cadets .
Blondet déchiffra la devise , JE SOULE AGIR , un de ces calembours que les Croisés se plaisaient à faire avec leurs noms , et qui rappelle une belle maxime de politique , malheureusement oubliée par Montcornet , comme on le verra .
La porte , qu' une jolie fille avait ouverte à Blondet , était en vieux bois alourdi par des quinconces de ferrailles .
Le garde , réveillé par le grincement des gonds , mit le nez à sa fenêtre et se laissa voir en chemise .
" Comment ! nos gardes dorment encore à cette heure - ci " , se dit le Parisien en se croyant très fort sur la coutume forestière .
En un quart d' heure de marche , il atteignit aux sources de la rivière , à la hauteur de Couches ; et ses yeux furent alors ravis par un de ces paysages dont la description devrait être faite comme l' histoire de France , en mille volumes ou un seul . Contentons - nous de deux phrases .
Une roche ventrue et veloutée d' arbres nains , rongée aux pieds par l' Avonne , disposition à
LES PAYSANS (IX, campagn)
Page: 69