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domination féodale ou religieuse , elle a engendré des intérêts , des habitants , et plus tard des villes , quand les localités se trouvaient en position d' attirer , de développer ou de fonder des industries .
Le procédé trouvé par Jean Rouvet , pour flotter les bois , et qui exigeait des places favorables pour les intercepter , créa La - Ville - aux - Fayes , qui jusque - là , comparée à Soulanges , ne fut qu' un village .
La - Ville - aux - Fayes devint l' entrepôt des bois qui , sur une étendue de douze lieues , bordent les deux rivières .
Les travaux que demandent le repêchage , la reconnaissance des bûches perdues , la façon des trains que l' Yonne porte dans la Seine , produisirent un grand concours d' ouvriers .
La population excita la consommation et fit naître le commerce .
Ainsi , La - Ville - aux - Fayes , qui ne comptait pas six cents habitants à la fin du seizième siècle , en comptait deux mille en 1790 , et Gaubertin l' avait portée à quatre mille .
Voici comment .
Quand l' Assemblée législative décréta la nouvelle circonscription du territoire , La - Ville - aux - Fayes , qui se trouva située à la distance où , géographiquement , il fallait une sous - préfecture , fut choisie préférablement à Soulanges pour chef - lieu d' arrondissement . La sous - préfecture entraîna le tribunal de première instance et tous les employés d' un chef - lieu d' arrondissement . L' augmentation de la population parisienne , en augmentant la valeur et la quantité voulue des bois de chauffage , augmenta nécessairement l' importance du commerce de La - Ville - aux - Fayes . Gaubertin avait assis sa nouvelle fortune sur cette nouvelle prévision , en devinant l' influence de la paix sur la population parisienne , qui , de 1815 à 1825 , s' est accrue en effet de plus d' un tiers .
La configuration de La - Ville - aux - Fayes est indiquée par celle du terrain . Les deux lignes du promontoire étaient bordées par des ports . Le barrage pour arrêter les bois était au bas de la colline occupée par la forêt de Soulanges . Entre ce barrage et la ville , il y avait un faubourg .
La basse ville , située dans la partie la plus large du delta , plongeait sur la nappe d' eau du lac d' Avonne .
Au - dessus de la basse ville , cinq cents maisons à jardins , assises sur la hauteur défrichée depuis trois cents ans , entourent ce promontoire de trois côtés , en jouissant
LES PAYSANS (IX, campagn)
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