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LA MAISON NUCINGEN
à MADAME ZULMA CARRAUD
N' est - ce pas vous , madame , dont la haute et probe intelligence est comme un trésor pour vos amis , vous qui êtes à la fois pour moi tout un public et la plus indulgente des soeurs , à qui je dois dédier cette oeuvre ? daignez l' accepter comme témoignage d' une amitié dont je suis fier .
Vous et quelques âmes , belles comme la vôtre , comprendront ma pensée en lisant La Maison Nucingen accolée à César Birotteau .
Dans ce contraste n' y a - t - il pas tout un enseignement social ?
DE BALZAC .
Vous savez combien sont minces les cloisons qui séparent les cabinets particuliers dans les plus élégants cabarets de Paris . Chez Véry , par exemple , le plus grand salon est coupé en deux par une cloison qui s' ôte et se remet à volonté .
La scène n' était pas là , mais dans un bon endroit qu' il ne me convient pas de nommer . Nous étions deux , je dirai donc , comme le Prudhomme de Henri Monnier : " Je ne voudrais pas la compromettre .
" Nous caressions les friandises d' un dîner exquis à plusieurs titres , dans un petit salon où nous parlions à voix basse , après avoir reconnu le peu d' épaisseur de la cloison .
Nous avions atteint au moment du rôti sans avoir eu de voisins dans la pièce contiguë à la nôtre , où nous n' entendions que les pétillements du feu . Huit heures sonnèrent , il se fit un grand bruit de pieds , il y eut des paroles échangées , les garçons apportèrent des bougies .
Il nous fut démontré que le salon voisin était occupé . En reconnaissant les voix , je sus à quels personnages nous avions affaire .

MAISON NUCINGEN (VI, paris)
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