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Les maisons peuvent brûler , les fortunes sombrer , les pères revenir de voyage , les empires crouler , le choléra ravager la cité , l' amour d' une jeune fille poursuit son vol comme la nature sa marche , comme cet effroyable acide que la chimie a découvert , et qui peut trouer le globe si rien ne l' absorbe au centre .
Voici la romance que sa situation avait inspirée à Modeste sur les stances qu' il faut citer , quoiqu' elles soient imprimées au deuxième volume de l' édition dont parlait Dauriat , car pour y adapter sa musique , la jeune artiste en avait brisé les césures par quelques modifications qui pourraient étonner les admirateurs de la correction , souvent trop savante , de ce poète .
CHANT D' UNE JEUNE FILLE
Mon coeur , lève - toi ! Déjà l' alouette
Secoue en chantant son aile au soleil .
Ne dors plus , mon coeur , car la violette
Élève à Dieu l' encens de son réveil .
Chaque fleur vivante et bien reposée ,
Ouvrant tour à tour les yeux pour se voir ,
à dans son calice un peu de rosée ,
Perle d' un jour qui lui sert de miroir .
On sent dans l' air pur que l' ange des roses
à passé la nuit à bénir les fleurs !
On voit que pour lui toutes sont écloses ,
On voit d' en haut raviver leurs couleurs .
Ainsi lève - toi , puisque l' alouette
Secoue en chantant son aile au soleil ;
Rien ne dort plus , mon coeur ! la violette
Élève à Dieu l' encens de son réveil .
Et voici , puisque les progrès de la Typographie le permettent , la musique de Modeste , à laquelle une expression délicieuse communiquait ce charme admiré dans les grands chanteurs , et qu' aucune typographie , fût - elle hiéroglyphique ou phonétique , ne pourra jamais rendre .
MODESTE MIGNON (I, privé)
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