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Quelque puissants que soient les rayonnements de la gloire ou du pouvoir dont jouit un homme , son âme a bientôt fait justice des sentiments que lui procure toute action extérieure , et il s' aperçoit promptement de son néant réel , en ne trouvant rien de changé , rien de nouveau , rien de plus grand dans l' exercice de ses facultés physiques .
Les rois , eussent - ils la terre à eux , sont condamnés , comme les autres hommes , à vivre dans un petit cercle dont ils subissent les lois , et leur bonheur dépend des impressions personnelles qu' ils y éprouvent .
Or Benassis ne rencontrait partout dans le canton qu' obéissance et amitié .
CHAPITRE III
LE NAPOLÉON DU PEUPLE
" Arrivez donc , monsieur , dit Jacquotte . Il y a joliment longtemps que ces messieurs vous attendent . C' est toujours comme ça . Vous me faites manquer mon dîner quand il faut qu' il soit bon . Maintenant tout est pourri de cuire .
- Hé bien , nous voilà " , répondit Benassis en souriant .
Les deux cavaliers descendirent de cheval , se dirigèrent vers le salon , où se trouvaient les personnes invitées par le médecin .
" Messieurs , dit - il en prenant Genestas par la main , j' ai l' honneur de vous présenter M . Bluteau , capitaine au régiment de cavalerie en garnison à Grenoble , un vieux soldat qui m' a promis de rester quelque temps parmi nous .
" Puis s' adressant à Genestas , il lui montra un grand homme sec , à cheveux gris , et vêtu de noir . " Monsieur , lui dit - il , est M . Dufau , le juge de paix , de qui je vous ai déjà parlé , et qui a si fortement contribué à la prospérité de la commune .
- Monsieur , reprit - il en le mettant en présence d' un jeune homme maigre , pâle , de moyenne taille , également vêtu de noir , et qui portait des lunettes , monsieur est M .

MEDECIN DE CAMPAGNE (IX, campagn)
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