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Or , je te suppose , en bonne mère de famille , capable de tirer parti de la gloire et des discours du député pour obtenir un legs avantageux du dernier parent maternel de ton mari . Sois tranquille , ma Renée , les Lenoncourt , les Chaulieu , le salon de Mme de Macumer travaillent pour Louis .
Martignac le mettra sans doute à la cour des comptes . Mais , si tu ne me dis pas pourquoi tu restes en province , je me fâche . Est - ce pour ne pas avoir l' air d' être toute la politique de la maison de l' Estorade ? est - ce pour la succession de l' oncle ? as - tu craint d' être moins mère à Paris ? Oh ! comme je voudrais savoir si c' est pour ne pas t' y faire voir , pour la première fois , dans ton état de grossesse , coquette ! Adieu .
XLV
RENÉE à LOUISE
Tu te plains de mon silence , tu oublies donc ces deux petites têtes brunes que je gouverne et qui me gouvernent ? Tu as d' ailleurs trouvé quelques - unes des raisons que j' avais pour garder la maison . Outre l' état de notre précieux oncle , je n' ai pas voulu traîner à Paris un garçon d' environ quatre ans et une petite fille de trois ans bientôt quand je suis encore grosse .
Je n' ai pas voulu embarrasser ta vie et ta maison d' un pareil ménage , je n' ai pas voulu paraître à mon désavantage dans le brillant monde où tu règnes , et j' ai les appartements garnis , la vie des hôtels en horreur .
Le grand - oncle de Louis , en apprenant la nomination de son petit - neveu , m' a fait présent de la moitié de ses économies , deux cent mille francs , pour acheter à Paris une maison , et Louis est chargé d' en trouver une dans ton quartier .
Ma mère me donne une trentaine de mille francs pour les meubles .
Quand je viendrai m' établir pour la session à Paris , j' y viendrai chez moi . Enfin , je tâcherai d' être digne de ma chère soeur d' élection , soit dit sans jeu de mots .

DEUX JEUNES MARIEES (I, privé)
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