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Renée m' a dit , madame , vos intentions pour nous , et je saisis d' autant plus cette occasion de vous en remercier que rien n' est plus de saison . La naissance de mon fils a déterminé mon père à faire des sacrifices auxquels les vieillards se résolvent difficilement : il vient d' acquérir deux domaines .
La Crampade est maintenant une terre qui rapporte trente mille francs . Mon père va solliciter du Roi la permission de l' ériger en majorat ; mais obtenez pour lui le titre dont vous avez parlé dans votre dernière lettre , et vous aurez déjà travaillé pour votre filleul .
Quant à moi , je suivrai vos conseils uniquement pour vous réunir à Renée durant les sessions . J' étudie avec ardeur et tâche de devenir ce qu' on appelle un homme spécial . Mais rien ne me donnera plus de courage que de vous savoir la protectrice de mon petit Armand .
Promettez - nous donc de venir jouer ici , vous si belle et si gracieuse , si grande et si spirituelle , le rôle d' une fée pour mon fils aîné .
Vous aurez ainsi , madame , augmenté d' une éternelle reconnaissance les sentiments d' affection respectueuse avec lesquels j' ai l' honneur d' être
Votre très humble et très obéissant serviteur ,
LOUIS DE L' ESTORADE .
XXX
LOUISE DE MACUMER
à RENÉE DE L' ESTORADE
Janvier 1826 .
Macumer m' a réveillée tout à l' heure avec la lettre de ton mari , mon ange . Je commence par dire oui . Nous irons vers la fin d' avril à Chantepleurs . Ce sera pour moi plaisir sur plaisir que de voyager , de te voir et d' être la marraine de ton premier enfant ; mais je veux Macumer pour parrain .
Une alliance catholique avec un autre compère me serait odieuse . Ah ! si tu pouvais voir l' expression de son visage au moment où je lui ai dit cela , tu saurais combien cet ange m' aime .

DEUX JEUNES MARIEES (I, privé)
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