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Attentif autant qu' un prêteur à la petite semaine , ses yeux quittaient ses livres et ses renseignements pour pénétrer jusqu' au for intérieur des individus , qu' il examinait avec la rapidité de vision par laquelle les avares expriment leurs inquiétudes . Debout derrière son maître , prêt à exécuter ses ordres , Lavienne faisait sans doute la police et accueillait les nouveaux venus en les encourageant contre leur propre honte .
Quand le médecin parut , il se fit un mouvement sur les bancs .
Lavienne tourna la tête et fut étrangement surpris de voir Bianchon .
" Ah ! te voilà , mon garçon , dit Popinot en se détirant les bras . Qui t' amène à cette heure ?
- Je craignais que vous ne fissiez aujourd' hui , sans m' avoir vu , certaine visite judiciaire au sujet de laquelle je veux vous entretenir .
- Eh bien , reprit le juge en s' adressant à une grosse petite femme qui restait debout près de lui , si vous ne me dites pas ce que vous avez , je ne le devinerai pas , ma fille .
- Dépêchez - vous , lui dit Lavienne , ne prenez pas le temps des autres .
- Monsieur , dit enfin la femme en rougissant et baissant la voix de manière à n' être entendue que de Popinot et de Lavienne , je suis marchande des quatre - saisons , et j' ai mon petit dernier pour lequel je dois les mois de nourrice . Donc j' avais caché mon pauvre argent ...
- Eh bien , votre homme l' a pris ? dit Popinot en devinant le dénouement de la confession .
- Oui , monsieur .
- Comment vous nommez - vous ?
- La Pomponne .
- Votre mari ?
- Toupinet .
- Rue du Petit - Banquier ? reprit Popinot en feuilletant son registre . Il est en prison , dit - il en lisant une observation en marge de la case où ce ménage était inscrit .
- Pour dettes , mon cher monsieur . "
Popinot hocha la tête .

INTERDICTION (III, privé)
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