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Cette famille porte parti d' or et de sable à un orle de l' un à l' autre et deux losanges de l' un en l' autre , avec : I , SEMPER MELIUS ERIS , devise qui , non moins que les deux dévidoirs pris pour supports , prouve la modestie des familles bourgeoises au temps où les Ordres se tenaient à leur place dans l' État , et la naïveté de nos anciennes moeurs par le calembour de ERIS , qui , combiné avec l' I du commencement et l' s final de melius , représente le nom ( Sérisy ) de la terre érigée en comté .
Le père du comte était premier président d' un parlement avant la Révolution . Quant à lui , déjà conseiller d' État au Grand Conseil , en 1787 , à l' âge de vingt - deux ans , il s' y fit remarquer par de très beaux rapports sur des affaires délicates .
Il n' émigra point pendant la Révolution , et la passa dans sa terre de Sérisy , près d' Arpajon , où le respect qu' on portait à son père le préserva de tout malheur .
Après avoir passé quelques années à soigner le président de Sérisy , qu' il perdit en 1794 , il fut élu vers cette époque au Conseil des Cinq - Cents , et accepta ces fonctions législatives pour distraire sa douleur .
Au Dix - Huit Brumaire , M . de Sérisy fut , comme toutes les vieilles familles parlementaires , l' objet des coquetteries du Premier Consul , qui le plaça dans le Conseil d' État et lui donna l' une des administrations les plus désorganisées à reconstituer .
Le rejeton de cette famille historique devint l' un des rouages les plus actifs de la grande et magnifique organisation due à Napoléon . Aussi le conseiller d' État quitta - t - il bientôt son administration pour un Ministère .
Créé comte et sénateur par l' Empereur , il eut successivement le proconsulat de deux différents royaumes . En 1806 , à quarante ans , le sénateur épousa la soeur du ci - devant marquis de Ronquerolles , veuve à vingt ans de Gaubert , un des plus illustres généraux républicains , et son héritière .
Ce mariage , convenable comme noblesse , doubla la fortune déjà considérable du comte de Sérisy , qui devint beau - frère du ci - devant marquis de Rouvre , nommé comte et chambellan par l' Empereur .
En 1814 , fatigué de travaux constants , M .
de Sérisy , dont la santé délabrée exigeait du repos , résigna tous ses emplois , quitta le gouvernement à la tête duquel l' Empereur l' avait mis , et vint à Paris où Napoléon , forcé par l' évidence , lui rendit justice .
Ce maître infatigable , qui ne croyait pas à la fatigue chez autrui , prit d' abord la nécessité dans laquelle se trouvait le comte de Sérisy pour une défection . Quoique le sénateur ne fût point en disgrâce , il passa pour avoir eu à se plaindre de Napoléon .

DEBUT DANS LA VIE (I, privé)
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