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- Vous ne connaissez pas de Marsay ! à l' heure où je vous parle , je suis sûr qu' il a vendu des rentes , s' il le faut , et demain vous recevrez une lettre de change de cinquante mille écus .
- Je le souhaite . Cet ami ne pouvait - il donc pas arranger vos affaires ? Vous auriez vécu tranquillement à Lanstrac avec les revenus de Mme la comtesse pendant six ou sept ans .
- Une délégation aurait - elle payé quinze cent mille francs de dettes dans lesquelles ma femme entrait pour cinq cent cinquante mille francs ?
- Comment , en quatre ans , avez - vous fait quatorze cent cinquante mille francs de dettes ?
- Rien de plus clair , Mathias . N' ai - je pas laissé les diamants à ma femme ? n' ai - je pas dépensé les cent cinquante mille francs qui nous revenaient sur le prix de l' hôtel Évangélista dans l' arrangement de ma maison à Paris ? N' a - t - il pas fallu payer ici les frais de nos acquisitions et ceux auxquels a donné lieu mon contrat de mariage ? Enfin n' a - t - il pas fallu vendre les quarante mille livres de rente de Natalie pour payer d' Auzac et Saint - Froult ? Nous avons vendu à quatre - vingt - sept , je me suis donc endetté de près de deux cent mille francs dès le premier mois de mon mariage .
Il nous est resté soixante - sept mille livres de rente .
Nous en avons constamment dépensé deux cent mille en sus .
Joignez à ces neuf cent mille francs quelques intérêts usuraires , vous trouverez facilement un million .
- Bouffre ! fit le vieux notaire . Après ?
- Hé bien , j' ai d' abord voulu compléter à ma femme la parure qui se trouvait commencée avec le collier de perles agrafé par le Discreto , un diamant de famille , et par les boucles d' oreilles de sa mère .
J' ai payé cent mille francs une couronne d' épis . Nous voici à onze cent mille francs . Je me trouve devoir la fortune de ma femme , qui s' élève aux trois cent cinquante - six mille francs de sa dot .
- Mais , dit Mathias , si Mme la comtesse avait engagé ses diamants et vous vos revenus , vous auriez à mon compte trois cent mille francs avec lesquels vous pourriez apaiser vos créanciers ...

CONTRAT DE MARIAGE (III, privé)
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