----- Revenir à l'écran précédent par la commande BACK -----

- Cela n' est pas régulier , dit d' Orgemont .
- Qu' est - ce que cela nous fait ? reprit Marche - à - terre . Songe que , s' ils ne sont pas remis à Galope - chopine d' ici à quinze jours , nous te rendrons une petite visite qui te guérira de la goutte , si tu l' as aux pieds .
- Quant à toi , Coupiau , reprit Marche - à - terre , ton nom désormais sera Mène - à - bien . "
à ces mots les deux Chouans s' éloignèrent . Le voyageur remonta dans la voiture , qui , grâce au fouet de Coupiau , se dirigea rapidement vers Fougères .
" Si vous aviez eu des armes , lui dit Coupiau , nous aurions pu nous défendre un peu mieux .
- Imbécile , j' ai dix mille francs là , reprit d' Orgemont en montrant ses gros souliers . Est - ce qu' on peut se défendre avec une si forte somme sur soi ? "
Mène - à - bien se gratta l' oreille et regarda derrière lui , mais ses nouveaux camarades avaient complètement disparu .
Hulot et ses soldats s' arrêtèrent à Ernée pour déposer les blessés à l' hôpital de cette petite ville ; puis , sans que nul événement fâcheux interrompit la marche des troupes Républicaines , elles arrivèrent à Mayenne .
Là le commandant pu , le lendemain , résoudre tous ses doutes relativement à la marche du messager ; car le lendemain , les habitants apprirent le pillage de la voiture . Peu de jours après , les autorités dirigèrent sur Mayenne assez de conscrits patriotes pour que Hulot put y remplir le cadre de sa demi - brigade .
Bientôt se succédèrent des ouï - dire peu rassurants sur l' insurrection . La révolte était complète sur tous les points , ou , pendant la dernière guerre , les Chouans et les Vendéens avaient établi les principaux foyers de cet incendie .
En Bretagne , les royalistes s' étaient rendus maîtres de Pontorson , afin de se mettre en communication avec la mer .
La petite ville de Saint - James , située entre Pontorson et Fougères , avait été prise par eux , et ils paraissaient vouloir en faire momentanément leur place d' armes , le centre de leurs magasins ou de leurs opérations .
De là , ils pouvaient correspondre sans danger avec la Normandie et le Morbihan . Les chefs subalternes parcouraient ces trois pays pour y soulever les partisans de la Monarchie et arriver à mettre de l' ensemble dans leur entreprise .

LES CHOUANS (VIII, milit)
Page: 956