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- Des ennemis ! ... dit Topinard .
- Et tu as trois enfants dont l' aîné joue les rôles d' enfant , avec des feux de cinquante centimes ! ...
- Monsieur ...
- Laisse - moi parler ... , dit Gaudissard d' une voix foudroyante . Dans cette position - là , tu veux quitter le théâtre ...
- Monsieur ...
- Tu veux te mêler de faire des affaires , de mettre ton doigt dans des successions ! ... Mais , malheureux , tu serais écrasé comme un oeuf ! J' ai pour protecteur Son Excellence Monseigneur le comte Popinot , homme d' esprit et d' un grand caractère , que le roi a eu la sagesse de rappeler dans son conseil ... Cet homme d' État , ce politique supérieur , je parle du comte Popinot , a marié son fils aîné à la fille du président Marville , un des hommes les plus considérables et les plus considérés de l' ordre supérieur judiciaire , un des flambeaux de la cour , au Palais .
Tu connais le Palais ? Eh bien ! il est l' héritier de son cousin Pons , notre ancien chef d' orchestre , au convoi de qui tu es allé ce matin .
Je ne te blâme pas d' être allé rendre les derniers devoirs à ce pauvre homme ... Mais tu ne resterais pas en place , si tu te mêlais des affaires de ce digne M .
Schmucke , à qui je veux beaucoup de bien , mais qui va se trouver en délicatesse avec les héritiers de Pons ... Et comme cet Allemand m' est de peu , que le président et le comte Popinot me sont de beaucoup , je t' engage à laisser ce digne Allemand se dépêtrer tout seul de ses affaires .
Il y a un Dieu particulier pour les Allemands , et tu serais très mal en sous - Dieu ! vois - tu , reste gagiste ! ... tu ne peux pas mieux faire !
- Suffit , Monsieur le directeur " , dit Topinard navré .
Schmucke qui s' attendait à voir le lendemain ce pauvre garçon de théâtre , le seul être qui eût pleuré Pons , perdit ainsi le protecteur que le hasard lui avait envoyé . Le lendemain , le pauvre Allemand sentit à son réveil l' immense perte qu' il avait faite , en trouvant l' appartement vide .
La veille et l' avant - veille , les événements et les tracas de la mort avaient produit autour de lui cette agitation , ce mouvement où se distraient les yeux .

LE COUSIN PONS (VII, paris)
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