----- Revenir à l'écran précédent par la commande BACK -----

" " En regardant , reprit Fraisier , à la place no 7 , j' ai trouvé un portrait de dame signé Chardin , sans no 7 ! ... Pendant que le maître des cérémonies complétait son nombre de personnes pour tenir les cordons du poêle , j' ai vérifié les tableaux , et il y a huit substitutions de toiles ordinaires et sans numéros , à des oeuvres indiquées comme capitales par feu M .
Pons et qui ne se trouvent plus ... Et enfin , il manque un petit tableau sur bois , de Metzu , désigné comme un chef - d' oeuvre ...
- Est - ce que j' étais gardienne de tableaux ? moi ! dit la Cibot .
- Non , mais vous étiez femme de confiance , faisant le ménage et les affaires de M . Pons , et s' il y a vol ...
- Vol ! apprenez , monsieur , que les tableaux ont été vendus par M . Schmucke , d' après les ordres de M . Pons , pour subvenir à ses besoins .
- à qui ?
- à MM . Élie Magus et Rémonencq ...
- Combien ? ...
- Mais , je ne m' en souviens pas ! ...
- Écoutez , ma chère madame Cibot , vous avez fait votre pelote , elle est dodue ! ... reprit Fraisier . J' aurai l' oeil sur vous , je vous tiens ... Servez - moi , je me tairai ! Dans tous les cas , vous comprenez que vous ne devez compter sur rien de la part de M .
le président Camusot , du moment où vous avez jugé convenable de le dépouiller .
- Je savais bien , mon cher monsieur Fraisier , que cela tournerait en os de boudin pour moi ... répondit la Cibot adoucie par les mots : " Je me tairai ! "
- Voilà , dit Rémonencq , en survenant , que vous cherchez querelle à madame , ça n' est pas bien ! La vente des tableaux a été faite de gré à gré avec M . Pons entre M . Magus et moi , que nous sommes restés trois jours avant de nous accorder avec le défunt qui rêvait sur ses tableaux ! Nous avons des quittances en règle , et si nous avons donné , comme cela se fait , quelques pièces de quarante francs à madame , elle n' a eu que ce que nous donnons dans toutes les maisons bourgeoises où nous concluons un marché .
Ah ! mon cher monsieur , si vous croyez tromper une femme sans défense , vous n' en serez pas le bon marchand ! ... Entendez - vous , monsieur le faiseur d' affaires ? M .

LE COUSIN PONS (VII, paris)
Page: 742