----- Revenir à l'écran précédent par la commande BACK -----

En entendant cette parole , attendue dans le délire de l' espoir , qui vaut celui du désespoir , le pauvre Schmucke , dont toutes les forces étaient épuisées , s' affaissa comme un ballon crevé . Ce fut à son tour de tomber , il se laissa aller sur un fauteuil , joignit les mains et remercia Dieu par une fervente prière . Un miracle venait pour lui de s' accomplir ! Il ne croyait pas au pouvoir de sa prière en action , mais à celui de Dieu qu' il avait invoqué .
Cependant le miracle était un effet naturel et que les médecins ont constaté souvent .
Un malade entouré d' affection , soigné par des gens intéressés à sa vie , à chances égales est sauvé , là où succombe un sujet gardé par des mercenaires . Les médecins ne veulent pas voir en ceci les effets d' un magnétisme involontaire , ils attribuent ce résultat à des soins intelligents , à l' exacte observation de leurs ordonnances ; mais beaucoup de mères connaissent la vertu de ces ardentes projections d' un constant désir .
" Mon bon Schmucke ! ...
- Ne barle bas , che d' endendrai bar le cueir ... rebose ! rebose ! dit le musicien en souriant .
- Pauvre ami ! noble créature ! Enfant de Dieu vivant en Dieu ! seul être qui m' ait aimé ! ... " dit Pons par interjections , en trouvant dans sa voix des modulations inconnues .
L' âme , près de s' envoler , était toute dans ces paroles qui donnèrent à Schmucke des jouissances presque égales à celles de l' amour .
" Fis ! fis ! ed che tevientrai ein lion ! che drafaillerai bir teux .
- Écoute , mon bon , et fidèle , et adorable ami ! laisse - moi parler , le temps me presse , car je suis mort , je ne reviendrai pas de ces crises répétées . "
Schmucke pleura comme un enfant .
" Écoute donc , tu pleureras après ... , dit Pons . Chrétien , il faut te soumettre . On m' a volé , et c' est la Cibot ... Avant de te quitter je dois t' éclairer sur les choses de la vie , tu ne les sais pas ... On a pris huit tableaux qui valaient des sommes considérables .
- Bartonne - moi , che les ai fentu ...
- Toi !
- Moi ... , dit le pauvre Allemand , nis édions assignés au dripinal ...
- Assignés ? ... par qui ? ...

LE COUSIN PONS (VII, paris)
Page: 685