----- Revenir à l'écran précédent par la commande BACK -----

- Vous , vous êtes un ange , que je baiserais la marque de vos pas , dit - elle . Mais M . Pons ne m' a jamais aimée , il m' a toujours z' haïe ! ... D' ailleurs , il peut croire que je veux être mise sur son testament ... - Chit ! fus alez le duer ! s' écria Schmucke .
- Adieu , monsieur , vint - elle dire à Pons en le foudroyant par un regard . Pour le mal que je vous veux , portez - vous bien . Quand vous serez aimable pour moi , quand vous croirez que ce que je fais est bien fait , je reviendrai ! Jusque - là je reste chez moi ... Vous étiez mon enfant , depuis quand a - t - on vu les enfants se révolter contre leurs mères ? ... Non , non , monsieur Schmucke , je ne veux rien entendre ... Je vous apporterai votre dîner , je vous servirai ; mais prenez une garde , demandez - en une à M .
Poulain .
"
Et elle sortit en fermant les portes avec tant de violence , que les objets frêles et précieux tremblèrent . Le malade entendit un cliquetis de porcelaine qui fut , dans sa torture , ce qu' était le coup de grâce dans le supplice de la roue .
Une heure après , la Cibot , au lieu d' entrer chez Pons , vint appeler Schmucke à travers la porte de la chambre à coucher , en lui disant que son dîner l' attendait dans la salle à manger . Le pauvre Allemand y vint le visage blême et couvert de larmes .
" Mon baufre Bons extrafaque , dit - il , gar il bredend que fus édes ine scélérade . C' édre sa maladie , dit - il pour attendrir la Cibot sans accuser Pons .
- Oh ! j' en ai assez , de sa maladie ! Écoutez , ce n' est ni mon père , ni mon mari , ni mon frère , ni mon enfant . Il m' a prise en grippe , eh bien ! en voilà assez ! Vous , voyez - vous , je vous suivrais au bout du monde ; mais quand on donne sa vie , son coeur , toutes ses économies , qu' on néglige son mari , que v' là Cibot malade , et qu' on s' entend traiter de scélérate ... c' est un peu trop fort de café comme ça ...
- Gavé ?

LE COUSIN PONS (VII, paris)
Page: 675