----- Revenir à l'écran précédent par la commande BACK -----
Cet ancien négociant assistait au mariage de son arrière - petit - neveu ( car c' est un oncle à succession , il a bien quelque quinze mille francs de rente ; et , depuis vingt - cinq ans , il vit comme un moine , il dépense à peine mille écus par an ... ) , et il a raconté toute l' affaire du mariage à Poulain . Il paraît que ce grabuge a été causé précisément par votre bonhomme de musicien qui a voulu déshonorer , par vengeance , la famille du président .
Qui n' entend qu' une cloche n' a qu' un son ... Votre malade se dit innocent , mais le monde le regarde comme un monstre ...
- ça ne m' étonnerait pas qu' il en fût un ! s' écria la Cibot . Figurez - vous que voilà dix ans passés que j' y mets du mien , il le sait , il a mes économies , et il ne veut pas me coucher sur son testament ... Non , monsieur , il ne le veut pas , il est têtu , que c' est un vrai mulet ... Voilà dix jours que je lui en parle , le mâtin ne bouge pas plus que si c' était un terne .
Il ne desserre pas les dents , il me regarde d' un air ... Le plus qu' il m' a dit , c' est qu' il me recommanderait à M .
Schmucke .
- Il compte donc faire un testament en faveur de ce Schmucke ? ...
- Il lui donnera tout ...
- Écoutez , ma chère madame Cibot , il faudrait pour que j' eusse des opinions arrêtées , pour concevoir un plan , que je connusse M . Schmucke , que je visse les objets dont se compose la succession , que J' eusse une conférence avec ce Juif de qui vous me parlez ; et , alors , laissez - moi vous diriger ...
- Nous verrons , mon bon monsieur Fraisier .
- Comment ! nous verrons , dit Fraisier en jetant un regard de vipère à la Cibot et parlant avec sa voix naturelle . Ah çà ! suis - je ou ne suis - je pas votre conseil ? entendons - nous bien . "
La Cibot se sentit devinée , elle eut froid dans le dos .
" Vous avez toute ma confiance , répondit - elle en se voyant à la merci d' un tigre .
- Nous autres avoués , nous sommes habitués aux trahisons de nos clients . Examinez bien votre position : elle est superbe . Si vous suivez mes conseils de point en point , vous aurez , je vous le garantis , trente ou quarante mille francs de cette succession - là ... Mais cette belle médaille a un revers .
Supposez que la présidente apprenne que la succession de M . Pons vaut un million , et que vous voulez l' écorner , car il y a toujours des gens qui se chargent de dire ces choses - là ! ... " fit - il en parenthèse .
LE COUSIN PONS (VII, paris)
Page: 640