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" Eh bien ! ma fille ! dit - elle d' une voix tout à fait différente de celle qu' elle avait eue en prophétisant , êtes - vous contente ? ... "
Mme Cibot regarda la sorcière d' un air hébété sans pouvoir lui répondre .
" Ah ! vous avez voulu le grand jeu ! je vous ai traitée comme une vieille connaissance . Donnez - moi cent francs , seulement ...
- Cibot , mourir ? s' écria la portière .
- Je vous ai donc dit des choses bien terribles ? ... demanda très ingénument Mme Fontaine .
- Mais oui ! ... dit la Cibot en tirant de sa poche cent francs et les posant au bord de la table , mourir assassinée ! ...
- Ah ! voilà , vous voulez le grand jeu ! ... Mais consolez - vous , tous les gens assassinés dans les cartes ne meurent pas .
- Mais c' est - y possible , mame Fontaine ?
- Ah ! ma petite belle , moi je n' en sais rien ! Vous avez voulu frapper à la porte de l' avenir , j' ai tiré le cordon , voilà tout , et il est venu !
- Qui ? il ? dit Mme Cibot .
- Eh bien ! l' Esprit , quoi ! répliqua la sorcière impatientée .
- Adieu , mame Fontaine ! s' écria la portière . Je ne connaissais pas le grand jeu , vous m' avez bien effrayée , n' allez ! ...
- Madame ne se met pas deux fois par mois dans cet état - là ! dit la servante en reconduisant la portière jusque sur le palier . Elle crèverait à la peine , tant ça la lasse . Elle va manger des côtelettes et dormir pendant trois heures ... "
Dans la rue , en marchant , la Cibot fit ce que font les consultants avec les consultations de toute espèce . Elle crut à ce que la prophétie offrait de favorable à ses intérêts et douta des malheurs annoncés .
Le lendemain , affermie dans ses résolutions , elle pensait à tout mettre en oeuvre pour devenir riche en se faisant donner une partie du Musée - Pons . Aussi n' eut - elle plus , pendant quelque temps , d' autre pensée que celle de combiner les moyens de réussir .

LE COUSIN PONS (VII, paris)
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