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La partie éclairée au midi sur la cour servait à la réception et aux affaires publiques , tandis que pour combattre la chaleur , les appartements avaient été distribués dans la partie exposée au nord , et qui forme la superbe façade à balcons , à galeries , ayant vue sur la campagne du Vendômois , sur le perchoir aux Bretons et sur les fossés de la ville , la seule dont a parlé notre grand fabuliste , le bon La Fontaine .
Le château de François 1er se trouvait alors terminé par une énorme tour commencée et qui devait servir à marquer l' angle colossal qu' aurait décrit le palais en tournant sur lui - même , et à laquelle Gaston plus tard ouvrit les flancs pour pouvoir y coudre son palais ; mais il n' acheva pas son oeuvre , et la tour est restée en ruines .
Ce donjon royal servait alors de prison ou d' oubliettes selon les traditions populaires .
En parcourant aujourd' hui les salles de ce magnifique château , si précieuses et à l' art et à l' histoire , quel poète ne sera pris de mille regrets ou affligé pour la France , en voyant les délicieuses arabesques du cabinet de Catherine blanchies à la chaux et presque perdues par les ordres du commandant de la caserne ( cette royale demeure est une caserne ) , lors du choléra .
La boiserie du cabinet de Catherine de Médicis , dont il sera question bientôt , est la dernière relique du riche mobilier accumulé par cinq rois artistes .
En parcourant ce dédale de chambres , de salles , d' escaliers de tours , on peut se dire avec une affreuse certitude : Ici Marie Stuart cajolait son mari pour le compte des Guise .
Là les Guise insultèrent Catherine . Plus tard , à cette place , le second Balafré tomba sous les coups des vengeurs de la couronne .
Un siècle auparavant de cette fenêtre Louis XII faisait signe de venir au cardinal d' Amboise , son ami . De ce balcon , d' Épernon , le complice de Ravaillac , reçut la reine Marie de Médicis , qui savait , dit - on , le régicide projeté , et le laissa consommer ! Dans la chapelle où se firent les fiançailles de Henri IV et de Marguerite de Valois , le seul reste du château des comtes de Blois , le régiment fabrique ses souliers .
Ce merveilleux monument où revivent tant de styles , où se sont accomplies de si grandes choses , est dans un état de dégradation qui fait honte à la France .
Quelle douleur pour ceux qui aiment les monuments de la vieille France , de savoir que bientôt il en sera de ces pierres éloquentes comme du coin de la rue de la Vieille - Pelleterie , elles n' existeront peut - être plus que dans ces pages !

CATHERINE MEDICIS (XI, philo)
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