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Ces jardins communiquaient par un pont d' une belle hardiesse , et que les vieillards du Blésois peuvent encore se souvenir d' avoir vu démolir , à un parterre qui s' élevait de l' autre côté du château et qui , par la disposition du sol , se trouvait au même niveau .
Les gentilshommes attachés à la reine Anne de Bretagne , ou ceux qui de cette province venaient la solliciter , conférer avec elle ou l' éclairer sur le sort de la Bretagne , attendaient là l' heure de ses audiences , son lever ou sa promenade .
Aussi l' histoire a - t - elle donné le nom de Perchoir aux Bretons à ce parterre , qui , de nos jours , est le jardin fruitier de quelque bourgeois et forme un promontoire sur la place des Jésuites .
Cette place était alors comprise dans les jardins de cette belle résidence qui avait ses jardins du haut et ses jardins du bas .
On voit encore aujourd' hui , à une assez grande distance de la place des Jésuites , un pavillon construit par Catherine de Médicis , et où , selon les historiens du Blésois , elle avait mis ses thermes .
Ce détail permet de retrouver la disposition très irrégulière des jardins qui montaient et descendaient en suivant les ondulations du sol , excessivement tourmenté tout autour du château , ce qui en faisait la force et causait , comme on va le voir , l' embarras du duc de Guise .
On allait aux jardins par des galeries extérieures et intérieures , dont la principale se nommait la Galerie des Cerfs , à cause de ses ornements .
Cette galerie aboutissait au magnifique escalier qui sans doute a inspiré le fameux escalier double de Chambord , et qui , d' étage en étage , menait aux appartements . Quoique La Fontaine ait préféré le château de François 1er à celui de Louis XII , peut - être la naïveté de celui du bon Roi plaira - t - elle aux vrais artistes autant qu' ils admireront la magnificence du roi - chevalier .
L' élégance des deux escaliers qui se trouvent à chaque extrémité du château de Louis XII , les sculptures fines , originales qui y abondaient et que le temps a dévorées , mais dont les restes charment encore les antiquaires , tout , jusqu' à la distribution quasi - claustrale des appartements , révèle une grande simplicité de moeurs .
Évidemment la cour n' existait pas encore et n' avait pas pris les développements que François 1er et Catherine de Médicis devaient y donner , au grand détriment des moeurs féodales .

CATHERINE MEDICIS (XI, philo)
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