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Si Louis XIV avait écouté le conseil de Vauban , qui voulait lui bâtir sa résidence à Montlouis , entre la Loire et le Cher , peut - être la révolution de 1789 n' aurait - elle pas eu lieu . Ces belles rives portent donc , de place en place , les marques de la tendresse royale . Les châteaux de Chambord , de Blois , d' Amboise , de Chenonceaux , de Chaumont , du Plessis - lez - Tours , tous ceux que les maîtresses de nos rois , que les financiers et les seigneurs se bâtirent à Véretz , Azay - le - Rideau , Ussé , Villandry , Valençay , Chanteloup , Duretal , dont quelques - uns ont disparu , mais dont la plupart vivent encore , sont d' admirables monuments où respirent les merveilles de cette époque si mal comprise par la secte littéraire des moyen - âgistes .
Entre tous ces châteaux , celui de Blois , où se trouvait alors la cour , est un de ceux où la magnificence des d' Orléans et des Valois a mis son plus brillant cachet , et le plus curieux pour les historiens , pour les archéologues , pour les catholiques .
Il était alors complètement isolé .
La ville , enceinte de fortes murailles garnies de tours ; s' étalait au bas de la forteresse , car ce château servait en effet tout à la fois de fort et de maison de plaisance .
Au - dessus de la ville , dont les maisons pressées et les toits bleus s' étendaient , alors comme aujourd' hui de la Loire jusqu' à la crête de la colline qui règne sur la rive droite du fleuve , se trouve un plateau triangulaire , coupé de l' ouest par un ruisseau sans importance aujourd' hui , car il coule sous la ville ; mais qui , au quinzième siècle , disent les historiens , formait un ravin assez considérable , et duquel il reste un profond chemin creux , presque un abîme entre le faubourg et le château .
Ce fut sur ce plateau , à la double exposition du nord et du midi , que les comtes de Blois se bâtirent , dans le goût de l' architecture du douzième siècle , un castel où les fameux Thibault le Tricheur , Thibault le Vieux et autres , tinrent une cour célèbre .
Dans ces temps de féodalité pure où le Roi n' était que primus inter pares , selon la belle expression d' un roi de Pologne , les comtes de Champagne , les comtes de Blois , ceux d' Anjou , les simples barons de Normandie , les ducs de Bretagne menaient un train de souverains et donnaient des rois aux plus fiers royaumes .

CATHERINE MEDICIS (XI, philo)
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