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Cette barbarie d' une politique femelle dut être un des griefs de Catherine contre Diane . Mise ainsi en dehors des affaires , cette femme supérieure passa le temps à observer les intérêts de tous les gens de la cour et de tous les partis qui s' y formèrent . Tous les Italiens qui l' avaient suivie excitaient de violentes suspicions .
Après l' exécution de Montecuculli , le connétable de Montmorency , Diane et la plupart des fins politiques de la cour furent travaillés de soupçons contre les Médicis ; mais François 1er les repoussa toujours .
Aussi les Gondi , les Birague , les Strozzi , les Ruggieri , les Sardini , enfin ceux qu' on appelait les Italiens , venus à la suite de Catherine , furent - ils dans la nécessité de déployer d' immenses ressources d' esprit , de fine politique et de courage , pour demeurer à la cour sous le poids de la défaveur qui pesait sur eux .
Pendant le règne de Diane de Poitiers , la complaisance de Catherine pour Diane alla si loin que des gens habiles y auraient eu la preuve de cette profonde dissimulation que les hommes , les événements et la conduite de Henri II ordonnaient à Catherine de déployer .
On est allé trop loin en prétendant qu' elle ne réclama jamais ses droits ni comme épouse ni comme reine .
D' abord , le sentiment de sa dignité , que Catherine eut au plus haut degré , lui interdisait de réclamer ce que les historiens appellent les droits d' épouse .
Les onze grossesses et les dix enfants de Catherine expliquent assez la conduite de Henri II , que les grossesses de sa femme laissaient libre de passer son temps avec Diane de Poitiers .
Mais le Roi ne manqua certes à rien de ce qu' il se devait à lui - même , il fit à la reine une entrée digne de toutes celles qui avaient eu lieu jusqu' alors pour son couronnement comme reine .
Les registres du Parlement et ceux de la Cour des Comptes indiquent que ces deux grands corps allèrent au - devant de Catherine hors Paris , jusqu' à Saint - Lazare .
Voici d' ailleurs l' extrait du récit de du Tillet .
" On avait dressé à Saint - Lazare un échafaud sur lequel était un trône , que du Tillet appelle une chaire de parement . Catherine y prit séance , vêtue d' un surcot , ou espèce de mantelet d' hermine , couvert de pierreries , d' un corset de dessous avec le manteau royal et ayant sur la tête une couronne enrichie de perles et de diamants , et soutenue par la maréchale de La Mark , sa dame d' honneur .

CATHERINE MEDICIS (XI, philo)
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