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Spinoza , qui ne fut pas moins profond politique que grand philosophe , a dit , pour le cas où un roi succède à un autre par une insurrection ou par un attentat : " Si le nouveau roi veut assurer son trône et garantir sa vie , il faut qu' il montre tant d' ardeur pour venger la mort de son prédécesseur , qu' il ne prenne plus envie à personne de commettre un pareil forfait .
Mais pour le venger dignement , il ne lui suffit pas de répandre le sang de ses sujets , il doit approuver les maximes de celui qu' il a remplacé , tenir la même route dans le gouvernement .
" Ce fut l' application de cette maxime qui donna Florence aux Médicis .
Cosme 1er , le successeur du duc Alexandre , fit assassiner , après onze ans , le Brutus florentin à Venise , et , comme nous l' avons dit déjà , persécuta sans cesse les Strozzi . Ce fut l' oubli de cette maxime qui perdit Louis XVI .
Ce roi manquait à tous les principes du gouvernement en rétablissant les parlements supprimés par son grand - père . Louis XV avait vu bien juste . Les parlements , notamment celui de Paris , furent pour la moitié dans les troubles qui nécessitèrent la convocation des États généraux .
La faute de Louis XV fut , en abattant cette barrière qui séparait le trône du peuple , de ne pas lui en avoir substitué une plus forte , enfin de ne pas avoir remplacé les parlements par une forte constitution des provinces .
Là se trouvait le remède aux maux de la Monarchie , là se trouvait le vote des impôts , leur régularisation , et une lente approbation des réformes nécessaires au régime de la Monarchie .
Le premier acte de Henri II fut de donner sa confiance au connétable de Montmorency , que son père lui avait enjoint de laisser dans la disgrâce . Le connétable de Montmorency fut , avec Diane de Poitiers , à qui il s' était étroitement lié , le maître de l' État .
Catherine fut donc encore moins heureuse et moins puissante , quand elle se vit reine de France , que quand elle était dauphine . D' abord , à partir de 1543 , elle eut tous les ans un enfant pendant dix ans , et fut occupée de ses devoirs de maternité durant toute cette période qui embrasse les dernières années du règne de François 1er et presque tout le règne de Henri II .
Il est impossible de ne pas voir , dans cette fécondité continuelle , l' influence d' une rivale qui voulait ainsi se débarrasser de la femme légitime .

CATHERINE MEDICIS (XI, philo)
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