----- Revenir à l'écran précédent par la commande BACK -----

Les moyens nécessaires dont s' est servie Catherine , qui a dû se reprocher la mort de François II et celle de Charles IX , morts tous deux bien à temps pour la sauver , ne sont pas , remarquez - le , l' objet des accusations des écrivains calvinistes et modernes . S' il n' y eut point d' empoisonnement comme de graves auteurs l' ont dit , il y eut des combinaisons plus criminelles : il est hors de doute qu' elle empêcha Paré de sauver l' un , et qu' elle accomplit sur l' autre un long assassinat moral .
La rapide mort de François II , celle de Charles IX si savamment amenée ne nuisaient point aux intérêts calvinistes , les causes de ces deux événements gisaient dans la sphère supérieure et ne furent soupçonnées ni par les écrivains , ni par le peuple de ce temps , elles n' étaient devinées que par les de Thou , les L' Hospital , par les esprits les plus élevés , ou par les chefs des deux partis qui convoitaient ou qui défendaient la couronne et qui trouvaient de tels moyens nécessaires .
Les chansons populaires s' attaquaient , chose étrange , aux moeurs de Catherine .
On connaît l' anecdote de ce soldat qui faisait rôtir une oie dans le corps de garde du château de Tours pendant la conférence de Catherine et de Henri IV , en chantant une chanson où la reine était outragée par une comparaison avec la bouche à feu du plus fort calibre que possédaient les calvinistes .
Henri IV tira son épée pour aller tuer le soldat ; Catherine l' arrêta , et se contenta de crier à l' insulteur : " Hé ! c' est Catherine qui te donne l' oie ! " Si les exécutions d' Amboise furent attribuées à Catherine , si les calvinistes firent de cette femme supérieure l' éditeur responsable de tous les malheurs inévitables de cette lutte , il en fut d' elle comme plus tard de Robespierre qui reste à juger .
Catherine fut d' ailleurs cruellement punie de sa préférence pour le duc d' Anjou , qui lui fit faire bon marché des deux aînés .
Henri III , arrivé , comme tous les enfants gâtés , à la plus profonde indifférence envers sa mère , se plongea volontairement dans des débauches qui firent de lui ce que sa mère avait fait de Charles IX , un mari sans fils , un roi sans héritiers .
Par malheur , le duc d' Alençon , le dernier enfant mâle de Catherine , mourut , et naturellement .
Catherine fit des efforts inouïs pour combattre les passions de son fils .
L' histoire a conservé le souvenir du souper de femmes nues donné dans la galerie de Chenonceaux , au retour de Pologne , et qui ne fit point revenir Henri III de ses mauvaises habitudes .

CATHERINE MEDICIS (XI, philo)
Page: 175