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Elle s' arrêta tout épouvantée en reconnaissant la voix du baron , qui séduit par les charmes d' Agathe , en était arrivé , par la résistance calculée de cette atroce maritorne , à lui dire ces odieuses paroles : " Ma femme n' a pas longtemps à vivre , et si tu veux tu pourras être baronne . " Adeline jeta un cri , laissa tomber son bougeoir et s' enfuit .
Trois jours après , la baronne , administrée la veille , était à l' agonie et se voyait entourée de sa famille en larmes . Un moment avant d' expirer , elle prit la main de son mari , la pressa et lui dit à l' oreille : " Mon ami , je n' avais plus que ma vie à te donner : dans un moment tu seras libre , et tu pourras faire une baronne Hulot .
"
Et l' on vit , ce qui doit être rare , des larmes sortir des yeux d' une morte . La férocité du Vice avait vaincu la patience de l' ange , à qui , sur le bord de l' Éternité , il échappa le seul mot de reproche qu' elle eût fait entendre de toute sa vie .
Le baron Hulot quitta Paris trois jours après l' enterrement de sa femme . Onze mois après , Victorin apprit indirectement le mariage de son père avec Mlle Agathe Piquetard , qui s' était célébré à Isigny , le premier février mil huit cent quarante - six .
" Les ancêtres peuvent s' opposer au mariage de leurs enfants , mais les enfants ne peuvent pas empêcher les folies des ancêtres en enfance " , dit Me Hulot à Me Popinot , le second fils de l' ancien ministre du Commerce , qui lui parlait de ce mariage .

LA COUSINE BETTE (VII, paris)
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