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- Comment l' entendez - vous ? demanda galamment le baron .
- C' est un employé de votre direction , à la Guerre , Division de M . Lebrun , bureau de M . Coquet , répondit - elle en souriant .
- Je me sens disposé , madame ... madame ?
- Mme Marneffe .
- Ma petite madame Marneffe , à faire des injustices pour vos beaux yeux ... J' ai dans votre maison une cousine , et j' irai la voir un de ces jours , le plus tôt possible , venez m' y présenter votre requête .
- Excusez mon audace , monsieur le baron ; mais vous comprendrez comment j' ai pu oser parler ainsi , je suis sans protection .
- Ah ! ah !
- Oh ! monsieur , vous vous méprenez " , dit - elle en baissant les yeux .
Le baron crut que le soleil venait de disparaître .
" Je suis au désespoir , mais je suis une honnête femme , reprit - elle . J' ai perdu , il y a six mois , mon seul protecteur , le maréchal Montcornet .
- Ah ! vous êtes sa fille .
- Oui , monsieur , mais il ne m' a jamais reconnue .
- Afin de pouvoir vous laisser une partie de sa fortune .
- Il ne m' a rien laissé , monsieur , car on n' a pas trouvé de testament .
- Oh ! pauvre petite , le maréchal a été surpris par l' apoplexie ... Allons , espérez , madame , on doit quelque chose à la fille d' un des chevaliers Bayard de l' Empire . "
Mme Marneffe salua gracieusement , et fut aussi fière de son succès que le baron l' était du sien .
" D' où diable vient - elle si matin ? se demanda - t - il en analysant le mouvement onduleux de la robe auquel elle imprimait une grâce peut - être exagérée . Elle a la figure trop fatiguée pour revenir du bain , et son mari l' attend . C' est inexplicable , et cela donne beaucoup à penser . "

LA COUSINE BETTE (VII, paris)
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