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Vous m' avez écrit : Rien ne me coûtera pour te prouver combien tu es aimé ! ... Eh bien , je trouve une contradiction dans ce mot : Vous m' avez perdue ! avec cette fin de lettre ... Je saurai maintenant si vous avez eu le courage de rompre avec du Guénic ...
- Eh bien , tu t' es vengé de lui par avance , dit - elle en lui sautant au cou . Et , de cette affaire - là , toi et moi nous sommes liés à jamais ...
- Madame , répondit froidement le prince de la Bohème , si vous me voulez pour ami , j' y consens ; mais à des conditions ...
- Des conditions ?
- Oui , des conditions que voici . Vous vous réconcilierez avec M . de Rochefide , vous recouvrerez les honneurs de votre position , vous reviendrez dans votre bel hôtel de la rue d' Anjou , vous y serez une des reines de Paris , vous le pourrez en faisant jouer à Rochefide un rôle politique et en mettant dans votre conduite l' habileté , la persistance que Mme d' Espard a déployée .
Voilà la situation dans laquelle doit être une femme à qui je fais l' honneur de me donner ...
- Mais vous oubliez que le consentement de M . de Rochefide est nécessaire .
- Oh ! chère enfant ! répondit La Palférine , nous vous l' avons préparé , je lui ai engagé ma foi de gentilhomme que vous valiez toutes les Schontz du quartier Saint - Georges , et vous me devez compte de mon honneur ... "
Pendant huit jours , tous les jours , Calyste alla chez Béatrix dont la porte lui fut refusée par Antoine qui prenait une figure de circonstance pour dire : " Mme la marquise est dangereusement malade .
" De là , Calyste courait chez La Palférine dont le valet de chambre répondait : " M . le comte est à la chasse ! " Chaque fois le Breton laissait une lettre pour La Palférine .
Le neuvième jour Calyste , assigné par un mot de La Palférine pour une explication , le trouva , mais en compagnie de Maxime de Trailles , à qui le jeune roué voulait donner sans doute une preuve de son savoir - faire en le rendant témoin de cette scène .

BEATRIX (II, privé)
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