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Troisième partie
UN ADULTèRE RÉTROSPECTIF
Dans la semaine suivante , après la messe de mariage qui , selon l' usage de quelques familles du faubourg Saint - Germain , fut célébrée à sept heures à Saint - Thomas - d' Aquin , Calyste et Sabine montèrent dans une jolie voiture de voyage , au milieu des embrassements , des félicitations et des larmes de vingt personnes attroupées ou groupées sous la marquise de l' hôtel de Grandlieu .
Les félicitations venaient des quatre témoins et des hommes , les larmes se voyaient dans les yeux de la duchesse de Grandlieu , de sa fille Clotilde qui toutes deux tremblaient agitées par la même pensée .
" La voilà lancée dans la vie ! Pauvre Sabine , elle est à la merci d' un homme qui ne s' est pas tout à fait marié de son plein gré . "
Le mariage ne se compose pas seulement de plaisirs aussi fugitifs dans cet état que dans tout autre , il implique des convenances d' humeur , des sympathies physiques , des concordances de caractère qui font de cette nécessité sociale un éternel problème .
Les filles à marier aussi bien que les mères connaissent les termes et les dangers de cette loterie , voilà pourquoi les femmes pleurent en assistant à un mariage , tandis que les hommes y sourient ; les hommes croient ne rien hasarder , les femmes savent à peu près ce qu' elles risquent .
Dans une autre voiture qui précédait celle des mariés , se trouvait la baronne du Guénic à qui la duchesse vint dire : " Vous êtes mère quoique vous n' ayez eu qu' un fils , tâchez de me remplacer près de ma chère Sabine ! "

BEATRIX (II, privé)
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