----- Revenir à l'écran précédent par la commande BACK -----

Le lendemain , Gabriel revint à la maison paternelle . Quand M . de Solis le rendait à Balthazar , en lui annonçant l' admission à l' École polytechnique , le père remercia le proviseur par un geste de main , et dit : " J' en suis bien aise , Gabriel sera donc un savant .
- Oh ! mon frère , dit Marguerite en voyant Balthazar remonter à son laboratoire , travaille bien , ne dépense pas d' argent ! fais tout ce qu' il faudra faire ; mais sois économe . Les jours où tu sortiras dans Paris , va chez nos amis , chez nos parents pour ne contracter aucun des goûts qui ruinent les jeunes gens .
Ta pension monte à près de mille écus , il te restera mille francs pour tes menus plaisirs , ce doit être assez .
- Je réponds de lui " , dit Emmanuel de Solis en frappant sur l' épaule de son élève .
Un mois après , M . Conyncks avait , de concert avec Marguerite , obtenu de Claës toutes les garanties désirables . Les plans si sagement conçus par Emmanuel de Solis furent entièrement approuvés et exécutés .
En présence de la loi , devant son cousin dont la probité farouche transigeait difficilement sur les questions d' honneur , Balthazar , honteux de la vente qu' il avait consentie dans un moment où il était harcelé par ses créanciers , se soumit à tout ce qu' on exigea de lui .
Satisfait de pouvoir réparer le dommage qu' il avait presque involontairement fait à ses enfants , il signa les actes avec la préoccupation d' un savant .
Il était devenu complètement imprévoyant à la manière des nègres qui , le matin , vendent leur femme pour une goutte d' eau - de - vie , et la pleurent le soir . Il ne jetait même pas les yeux sur son avenir le plus proche , il ne se demandait pas quelles seraient ses ressources , quand il aurait fondu son dernier écu ; il poursuivait ses travaux , continuait ses achats , sans savoir qu' il n' était plus que le possésseur titulaire de sa maison , de ses propriétés , et qu' il lui serait impossible , grâce à la sévérité des lois , de se procurer un sou sur les biens desquels il était en quelque sorte le gardien judiciaire .
L' année 1818 expira sans aucun événement malheureux .
Les deux jeunes filles payèrent les frais nécessités par l' éducation de Jean , et satisfirent à toutes les dépenses de leur maison , avec les dix - huit mille francs de rente , placés sous le nom de Gabriel , dont les semestres leur furent envoyés exactement par leur frère .
M .
de Solis perdit son oncle dans le mois de décembre de cette année .

RECHERCHE ABSOLU (X, philo)
Page: 777