----- Revenir à l'écran précédent par la commande BACK -----

" Mais tu as raison , je ne vous voyais qu' à travers un voile , et je ne vous entendais plus .
- S' il ne s' était agi que de moi , dit - elle , j' aurais continué à souffrir en silence , sans élever la voix devant mon souverain ; mais tes fils ont besoin de considération , Claës . Je t' assure que si tu continuais à dissiper ainsi ta fortune , quand même ton but serait glorieux , le monde ne t' en tiendrait aucun compte et son blâme retomberait sur les tiens .
Ne doit - il pas te suffire , à toi , homme de si haute portée , que ta femme ait attiré ton attention sur un danger que tu n' apercevais pas ? Ne parlons plus de tout cela , dit - elle en lui lançant un sourire et un regard pleins de coquetterie .
Ce soir , mon Claës , ne soyons pas heureux à demi .
"
Le lendemain de cette soirée si grave dans la vie de ce ménage , Balthazar Claës , de qui Joséphine avait sans doute obtenu quelque promesse relativement à la cessation de ses travaux , ne monta point à son laboratoire et resta près d' elle durant toute la journée .
Le lendemain , la famille fit ses préparatifs pour aller à la campagne où elle demeura deux mois environ , et d' où elle ne revint en ville que pour s' y occuper de la fête par laquelle Claës voulait , comme jadis , célébrer l' anniversaire de son mariage .
Balthazar obtint alors , de jour en jour , les preuves du dérangement que ses travaux et son insouciance avaient apporté dans ses affaires .
Loin d' élargir la plaie par des observations , sa femme trouvait toujours des palliatifs aux maux consommés . Des sept domestiques qu' avait Claës , le jour où il reçut pour la première fois , il ne restait plus que Lemulquinier , Josette la cuisinière , et une vieille femme de chambre nommée Martha qui n' avait pas quitté sa maîtresse depuis sa sortie du couvent ; il était donc impossible de recevoir la haute société de la ville avec un si petit nombre de serviteurs .
Mme Claës leva toutes les difficultés en proposant de faire venir un cuisinier de Paris , de dresser au service de fils de leur jardinier , et d' emprunter le domestique de Pierquin .
Ainsi , personne ne s' apercevrait encore de leur état de gêne .

RECHERCHE ABSOLU (X, philo)
Page: 724