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" Je ne vous veux pas de mal , dit Rosalie en continuant , rassurez - vous , je ne dirai pas un mot à ma mère , et vous pourrez voir Jérôme tant que vous voudrez .
Mais , mademoiselle . répondit Mariette , c' est en tout bien tout honneur . Jérôme n' a pas d' autre intention que celle de m' épouser ...
Mais alors pourquoi vous donner des rendez - vous la nuit ? "
Mariette atterrée ne sut rien répondre .
" Écoutez , Mariette , j' aime aussi , moi ! J' aime en secret et toute seule . Je suis , après tout , unique enfant de mon père et de ma mère , ainsi vous avez plus à espérer de moi que de qui que ce soit au monde ...
Certainement , mademoiselle . vous pouvez compter sur nous à la vie et à la mort , s' écria Mariette heureuse de ce dénouement imprévu .
D' abord silence pour silence , dit Rosalie . Je ne veux pas épouser M . de Soulas ; mais je veux , et absolument , une certaine chose : ma protection ne vous appartient qu' à ce prix .
Quoi ? demanda Mariette .
Je veux voir les lettres que M . Savaron fera mettre à la poste par Jérôme .
Mais pour quoi faire ? dit Mariette effrayée .
Oh ! rien que pour les lire , et vous les jetterez vous - même à la poste après . Cela ne fera qu' un peu de retard , voilà tout . "
En ce moment Rosalie et Mariette entrèrent à l' église , et chacune d' elles fit ses réflexions , au lieu de lire l' Ordinaire de la messe .
" Mon Dieu ! combien y a - t - il donc de péchés dans tout cela ? " se dit Mariette .
Rosalie , dont l' âme , la tête et le coeur étaient bouleversés par la lecture de la Nouvelle , y vit enfin une sorte d' histoire écrite pour sa rivale . à force de réfléchir comme les enfants à la même chose , elle finit par penser que la Revue de l' Est devait être envoyée à la bien - aimée d' Albert .

ALBERT SAVARUS (I, privé)
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