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Berryer de venir à Besançon , M . de Garceneault nous a donné le conseil de prendre ce M . Albert Savaron en nous prédisant le succès . Dès que je l' ai vu , que je l' ai entendu , j' ai eu foi en lui , et je n' ai pas eu tort .
A - t - il donc quelque chose d' extraordinaire , demanda Mme de Chavoncourt .
Oui , répondit le vicaire général .
Eh bien , expliquez - nous cela , dit Mme de Watteville .
La première fois que je le vis , dit l' abbé de Grancey , il me reçut dans la première pièce après l' antichambre ( l' ancien salon du bonhomme Galard ) , qu' il a fait peindre tout en vieux chêne , et que j' ai trouvée entièrement tapissée de livres de droit contenus dans des bibliothèques également peintes en vieux bois .
Cette peinture et les livres sont tout le luxe , car le mobilier consiste en un bureau de vieux bois sculpté , six vieux fauteuils en tapisserie , aux fenêtres des rideaux couleur carmélite bordés de vert , et un tapis vert sur le plancher .
Le poêle de l' antichambre chauffe aussi cette bibliothèque .
En l' attendant là , je ne me figurais point mon avocat sous des traits jeunes . Ce singulier cadre est vraiment en harmonie avec la figure , car M . Savaron est venu en robe de chambre de mérinos noir , serrée par une ceinture en corde rouge , des pantoufles rouges , un gilet de flanelle rouge , une calotte rouge .
La livrée du diable ! s' écria Mme de Watteville .

ALBERT SAVARUS (I, privé)
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